Depuis plusieurs jours, les Camerounais font face à un ralentissement général d’Internet. Les réseaux sociaux comme Facebook, TikTok, WhatsApp et même X (ex-Twitter) sont difficilement accessibles, obligeant certains utilisateurs à recourir à des VPN pour communiquer. Dans ce contexte électoral que vit le Cameroun, cette situation suscite de nombreuses interrogations : s’agit-il d’une simple panne technique ou d’une restriction délibérée ?
Entre surcharge du réseau et contrôle du flux d’informations
Contacté par la rédaction de Laura Dave Média, M. NJIFON SAHADOU Badaroudine, expert en cyber sécurité et CEO de CyberZone, estime qu’il faut d’abord « analyser les paramètres techniques avant de tirer des conclusions hâtives”. Selon lui, « La coupure ou le ralentissement de la connexion Internet peut être normalement dû à des problèmes techniques, mais depuis l’avènement des élections ici au Cameroun, même si c’est un problème technique, nous savons que les populations ne vont justement pas accepter. ».
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Comment reconnaître une restriction volontaire ?
L’expert précise que la différence entre une panne technique et une coupure ciblée se perçoit dans le comportement sélectif des plateformes :
« Lorsque nous activons notre VPN, on se rend compte qu’on n’accède convenablement à certains services, à certains sites, à certains réseaux sociaux en l’occurrence Facebook. Donc ça c’est l’indicateur qui peut nous renseigner sur le fait qu’ il ne s’agit pas d’une panne. Parce que lorsqu’il s’agit d’une panne, ça veut dire que les vannes sont coupées et donc même si on a les VPN, ça ne fonctionnera pas. Or lorsque internet est restreint, et nous arrivons à travers les VPN à accéder à un certain nombre de sites, il n’y a plus de doute, c’est l’État qui l’aura coupé. »
Des conséquences économiques et sociales
Ces perturbations ne sont pas sans effets. Les entreprises, surtout celles dépendantes du e-commerce et de la communication numérique, voient leur productivité chuter. Les médias en ligne peinent à diffuser leurs contenus, et les citoyens se retrouvent isolés, incapables de communiquer facilement avec leurs proches ou de suivre l’actualité.
« Nous sommes dans un contexte où cette économie numérique est devenue une réalité. La plupart des citoyens ne vivent que d’Internet, ça c’est d’un. De deux, la plupart de nos entreprises se basent sur internet pour pouvoir effectuer l’ensemble de leurs transactions, qu’elles soient financières ou d’autres matures. Donc l’impact devrait être extrêmement négatif pour l’économie de notre pays.», souligne l’expert.
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Quelles solutions pour les utilisateurs ?
Face à ces blocages, plusieurs internautes se tournent vers des réseaux privés virtuels (VPN) pour contourner les restrictions. L’expert appelle toutefois à la prudence :
« S’affranchir des opérateurs classiques d’internet comme MTN, Orange, Camtel, tout en optant justement pour des opérateurs qui nous permettent d’avoir Internet via des satellites, là l’État n’a pas le main mise, d’autant plus que L’État ne traite pas directement avec ces personnes-là. Donc s’il y a une solution c’est justement les VPN et pour les entreprises qui peuvent, de basculer vers internet satellitaire comme Starlink ou d’autres solutions. ».
Le ralentissement actuel d’Internet au Cameroun met en lumière la fragilité de l’accès numérique dans un contexte de tension politique. Qu’il s’agisse d’une panne ou d’une restriction, l’enjeu reste le même : garantir à tous les citoyens un accès libre, sécurisé et continu à l’information.
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Diane Laure MISSEKOU
