Alors que l’annonce de la visite du pape Léon XIV au Cameroun suscite de nombreuses réactions, le père Ludovic Lado appelle le souverain pontife à reporter son déplacement vu le contexte actuel du pays.
Selon plusieurs sources ecclésiastiques, le pape devrait fouler le sol camerounais dans les prochains jours, une visite qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée pastorale africaine.
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Un contexte national tendu
Contacté par la rédaction de Laura Dave Média le père Lado affirme que cette venue intervient à un moment sensible pour le Cameroun, marqué par des divisions politiques, des violences post-électorales et un climat social crispé.
« Je ne suis pas contre la visite du pape. Au contraire je serai très heureux de l’accueillir dans notre pays mais je suis contre le timing. Ce que j’ai dit dans ma lettre. Je dis au pape que nous avons désormais à faire à un gouvernement illégitime pour se maintenir au pouvoir et qui ne peut plus parler au nom du peuple camerounais et si le pape vient au Cameroun et qu’il est reçu par ce gouvernement illégitime, il leur donne une occasion d’or pour se blanchir politiquement. », a-t-il déclaré.
« Ne soyons pas naïfs »
Le prêtre invite également les Camerounais à faire preuve de discernement face à ceux qui voient dans cette visite un signe d’apaisement ou de réconciliation nationale.
« Alors à ceux qui pensent que la venue du Pape pourrait être une occasion de réconciliation, je dis qu’ils sont naïfs parce qu’on a vu le comportement de ce régime durant la crise anglophone qui est loin d’être terminée. C’est un gouvernement qui a toujours été opposé à toutes les initiatives sérieuses de réconciliation venant de l’Église. Je sais que ce n’est pas avec la venue du pape qu’ils vont changer d’attitude de cœur. Donc non ne vous faites aucune illusion, c’est des manipulateurs. », a-t-il affirmé.
Un débat relancé sur le rôle de l’Église
Par cette sortie, le père Ludovic Lado relance le débat sur la place et la responsabilité de l’Église face à la crise que traverse le Cameroun. Tandis que certains fidèles saluent son franc-parler, d’autres estiment qu’une telle invitation au Pape aurait pu être formulée de manière plus nuancée, dans l’esprit du dialogue et de l’unité ecclésiale.
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Diane Laure MISSEKOU
