Figure emblématique de la musique camerounaise, Kaisa Pakito s’exprime sur la crise qui secoue son pays le Cameroun. Interviewé par la rédaction de Laura Dave Média, l’artiste dénonce l’impact économique « lourd » des paralysies urbaines et lance un avertissement sur l’illusion des réseaux sociaux.

« Tout le monde prend un coup » : l’impact de la crise
Pour Kaisa Pakito, les conséquences des « Villes Mortes » sont une réalité macro-économique et micro-sociale. L’artiste peint un tableau d’un pays à l’arrêt, où l’effet ricochet est inéluctable.
« C’est lourd pour un citoyen lambda parce que ça se répercute sur tous les plans, dans tous les plats et dans toutes les assiettes, macroéconomiques ou bien super économiques. Tout le monde prend un coup », a-t-il affirmé.
Kaisa Pakito insiste sur la vulnérabilité des petits acteurs et des familles :
« La vendeuse à l’étalage prend un coup et les ménages prennent encore beaucoup plus un coup parce que nous sommes condamnés. Quand on dit garder un enfant à la maison, ça incombe non seulement comme soin mais en plus en termes de nourriture, c’est costaud« , souligne le « golden boy« , illustrant le poids financier et logistique de l’insécurité sur le quotidien.

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L’appel à la lucidité
En tant qu’artiste « draineur de masse », Kaisa Pakito est conscient de son influence. Son message aux Camerounais est un appel à l’autonomie de la pensée et à la modération dans le débat public.
» Le monde ne s’est pas fabriqué sur les réseaux sociaux. Que les gens arrêtent de croire que la vérité se trouve sur les réseaux sociaux…Sur les réseaux sociaux, tout le monde est beau, tout le monde est fort, tout le monde dit la vérité, tout le monde est grand.«
L’interprète plaide pour le respect mutuel au-delà des désaccords.
» Que personne ne dicte la conduite à tenir à l’autre et que chacun respecte la position de tout un chacun « , insiste-t-il.

Doléances et vision
Sans étiquette politique, il adresse des doléances aux acteurs clés du pays.
Au Président Paul Biya, le musicien souhaite que l’actuel mandat soit « un mandat de correction ». Il reconnaît qu’« 7 ans ne peuvent pas effacer 43 ans. Mais en un jour, on peut panser une blessure qui dure depuis 50 ans. »
« Le président Paul Biya, c’est un grand-père pour nous tous et il nous voit comme ses petits-enfants et même s’il fouette, qu’il sache aussi donner le bonbon».
Aux leaders politiques et d’opinion : Son message est celui de l’unité.
« Le Cameroun est un et indivisible et il nous appartient à nous tous. Les acquis, nous devons les préserver ».
Il met en garde contre la présence d’individus qui s’insèrent dans les mouvements de contestation non pour des revendications légitimes, mais pour profiter de la situation et semer le désordre.

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Ève-Pérec N.BEHALAL





