A la paroisse UEBC de Dipita-Bali de Douala ce samedi 14 décembre 2024, lors du culte d’adieu à Serge Bonny, les témoignages à l’endroit du défunt ont provoqué de vives émotions. L’homme aura de son vivant laissé dans les cœurs, une aura charismatique et surtout, un vide incommensurable. C’est avec beaucoup de douleur que famille, collègues, amis et connaissances l’ont accompagné à sa dernière demeure.
Il était 10h lorsque les cloches de la paroisse UEBC de Dipita-Bali à Douala ont retenti pour annoncer le début du culte d’au-revoir dédié au journaliste Serge Bonny, décédé le 14 novembre 2024 à l’âge de 28 ans. Au centre de la salle, devant l’autel, le cercueil blanc, jonché de photos grandeur nature du défunt et des gerbes de fleurs aux messages poignants. Après la lecture biblique du jour du révérend pasteur Thomas d’Aquin Bingo, tirée du livre de l’Apocalypse, chapitre 20, des versets 11 à 12, pour rappeler aux vivants l’importance de faire du bien, car ils seront jugés par leurs œuvres, la grande famille professionnelle du défunt a pris place à l’autel pour un dernier hommage à celui qui était affectueusement surnommé ‘’Mignon’’, aussi bien à la maison que par ses collègues de Laura Dave Media. Un moment particulièrement bouleversant.
Serge Bonny a définitivement cassé sa plume
La journaliste et cheffe d’entreprise Laura Dave, patronne de Laura Dave Media et Production a ouvert le bal de l’oraison funèbre. C’est avec beaucoup de peine qu’elle a prononcé son discours d’adieu à Serge Bonny : « Serge transformait chaque moment en un souvenir mémorable, Serge incarnait la loyauté »
Ses collègues évoquent son esprit espiègle, sa loyauté et sa passion pour son métier. Rosy Mireille, l’une des collègues de Serge, déclara tristement : « C’est difficile de croire que Serge est parti. Sa joie de vivre, sa capacité à réunir les gens. Il mérite une place auprès du Père Tout-puissant. »
La voix tremblante mais remplie d’amour, la journaliste Marie Gabrielle Mfegue livra un témoignage déchirant : « La première fois que j’ai rencontré Serge, il m’a appelé Mum et ça m’a marquée. Il y a des personnes que nous rencontrons et avec qui nous développons des liens plus forts que ceux du sang », a-t-elle déclaré.
Serge Bonny était un journaliste passionné, mais surtout de culture. Il l’avait dans la peau. C’est naturellement qu’il faisait partie du réseau des Journalistes Culturels du Cameroun. Marie Gabrielle Mfegue, présidente régionale, section Littoral de ladite association, a fait une annonce qui a plongé l’assemblée dans une grande émotion, entremêlée de pleurs et d’ovations : « Serge Bonny avait une joie de vivre extraordinaire. Tellement il nous a marqués au Réseau des journalistes culturels du Cameroun que nous avons décidé que le Grand Prix francophilie des médias, catégorie presse digitale, portera désormais son nom ». Un prix que le défunt a remporté en 2023.
Rituel d’aurevoir de journaliste, grand moment d’émotions
Serge Bonny était apprécié pour son humilité, son respect des ainés du métier et sa sociabilité. C’est ce qu’a rappelé la Présidente du Syndicat national des Journalistes du Cameroun (SNJC), Marion Obam, qui était, pour la circonstance, entourée des membres du Bureau exécutif (BEN). Puis, est arrivé le moment solennel, le rituel perpétré par la corporation au moment de dire adieu à un des leurs. Hilaire Ham Ekoué, secrétaire général du SNJC a pris la parole et invité ses confrères à faire un cercle autour du cercueil blanc. Dans ses mains, un stylo blanc, qu’il cassa en deux, de déposa sur le cercueil, et une nouvelle plume sur son support a été remise au chef de famille, avec pour doléances de susciter un autre journaliste, un autre « Serge Bonny » dans la famille. Malgré le standing-ovation qui a accompagné le rituel, l’assistance n’a pas retenu ses larmes.
Serge repose au cimetière de Njo-Njo
Au terme du culte religieux, la procession pris la direction du cimetière Njô-Njô à Bonapriso, où les dernières prières furent prononcées par le révérend pasteur Bingo. Il a pris le soin de rappeler « qu’aucun d’entre nous ne vit pour lui-même, et aucun ne meurt pour lui-même. Si nous vivons, nous vivons pour le seigneur ; et si nous mourons, nous mourons aussi pour lui « .
Le temps s’est suspendu lorsque la dépouille de Serge Bonny entama sa marche vers l’éternité, sous la terre de ses ancêtres.
Il est parti comme il a vécu. Admiré, respecté et aimé.
Repose en paix » Mignon » !
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Mercedes BELEHEKA