Le monde littéraire kényan est en deuil. Ngugi wa Thiong’o, écrivain, penseur et militant contre l’ordre post-colonial, est décédé ce mercredi 28 mai 2025 à l’âge de 87 ans. Depuis l’annonce de sa mort, les hommages affluent de toutes parts : d’Éthiopie, du Kenya, de Namibie, du Nigeria, mais aussi de la grande famille littéraire africaine.
Un géant s’efface, une voix demeure
Auteur de « Un grain de blé« , « Décoloniser l’esprit » ou encore « Le diable sur la croix« , Ngugi wa Thiong’o a marqué des générations par sa plume engagée, son amour pour les langues africaines et sa dénonciation de la colonisation mentale. Militant de l’écriture en kikuyu, il a redonné ses lettres de noblesse aux langues africaines dans l’arène littéraire mondiale.

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Une pluie d’hommages
« L’Afrique a perdu l’un de ses géants littéraires les plus célébrés », déplore Hellen Muthoni. Pour le professeur namibien Job Shipululo Amupanda, « Ngugi a rejoint les ancêtres. Son concept de “dismemberment” reste plus que jamais d’actualité. »


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Au Kenya, les réactions sont nombreuses et émues
L’écrivain Jeremy Damaris parle de « rideau tombé pour le fils du sol ». Pour Jeff Kuria, « nous perdons une voix qui a donné aux luttes africaines leur langue et leur force ».

Rigathi Gachagua, Vice-Président du Kenya,
salue un « génie littéraire qui a donné à l’Afrique son identité narrative » et confesse avoir relu Un grain de blé après avoir quitté ses fonctions.

Mukoma wa Ngugi, son fils, écrivain lui aussi, écrit avec une douleur poignante : « Je suis ce que je suis grâce à lui. Je l’aime. Je ne sais pas ce que demain sera sans lui. »

Un héritage vivant
Ngugi wa Thiong’o n’est plus, mais son œuvre traverse les frontières et les générations. Il a semé les graines d’une Afrique décomplexée, consciente d’elle-même, fière de ses langues, de ses récits, de ses combats.
Aujourd’hui, c’est un continent entier qui pleure. Mais dans chaque livre, chaque mot écrit, chaque langue libérée de l’oubli, son esprit continue de vibrer.

Koyo Kouoh, figure de l’art contemporain africain, s’est éteinte à 58 ans.
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William Nlep