Le 21 juin marque, comme chaque année, la célébration mondiale de la Fête de la musique. Au Cameroun, cette 43e édition n’a pas dérogé à la tradition. Artistes et acteurs culturels, partagent leurs perceptions sur cette journée dédiée à la valorisation du patrimoine sonore et à l’impact du numérique dans l’évolution des carrières musicales, au micro de Laura Dave Média.
Un espace de communion artistique
Pour la chanteuse Seppo, cette célébration dépasse le cadre festif : « C’est un moment fort de partage, de culture, de voix, de célébration », a-t-elle confié. La chanteuse souligne l’importance de cette journée dans la valorisation des fusions sonores qui animent la scène musicale actuelle. Elle cite notamment l’amalgame entre le makossa, l’amapiano et l’afrobeat, démontrant la dynamique d’ouverture des artistes camerounais aux tendances contemporaines tout en ancrant leurs créations dans les sonorités locales.
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Le numérique, moteur de transformation
L’évolution des technologies occupe également une place centrale dans les nouvelles perspectives offertes aux artistes. Seppo met en exergue l’apport du digital, qui, selon elle, « permet de toucher le monde à partir du Cameroun ». Un tournant décisif, notamment avec l’essor de l’intelligence artificielle et des plateformes de diffusion, qui redéfinit les circuits traditionnels de promotion artistique. Toutefois, elle insiste sur la nécessité de demeurer inventif et régulier pour tirer pleinement parti de cet environnement numérique.
Un patrimoine musical célébré
Le promoteur culturel Yvan Ango s’inscrit dans cette dynamique collective. Pour lui, la Fête de la musique incarne un symbole fort de rassemblement national : « C’est la fête de tous les Camerounais », a-t-il déclaré à notre rédaction. Yvan Ango fait un parallèle entre la ferveur suscitée par le football et celle qu’engendre la musique dans le pays. Selon lui, le makossa, le bikutsi, le mangambeu et les autres rythmes musicaux constituent les piliers de cette unité culturelle, renforcée par une tradition musicale profondément enracinée dans les différentes régions.
La reconnaissance d’un engagement artistique
De son côté, l’artiste Aloch237 rappelle l’enjeu de reconnaissance professionnelle que revêt cette journée : « Quand on fête la musique, c’est la fête des musiciens, des artistes, des chanteurs, des danseurs », déclare-t-il. À travers ses propos, il met en lumière le rôle souvent sous-estimé des travailleurs de la scène, dont l’effort quotidien mérite une considération particulière. Pour lui, chaque jour devrait être l’occasion de saluer le travail de ces acteurs qui œuvrent à enrichir le paysage sonore camerounais et africain.
Enjeux culturels et perspectives numériques
Entre enracinement et modernité, cette édition 2025 de la Fête de la musique a illustré l’attachement des professionnels à la culture nationale tout en soulignant les mutations imposées par le numérique. À travers les voix de Seppo, Yvan Ango et Aloch237, se dessine une génération résolument tournée vers l’innovation mais profondément consciente de l’importance de préserver l’authenticité des rythmes qui font l’identité musicale du Cameroun.
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Rosy Mireille NANJIP