Dans un monde en quête de repères, l’art se révèle comme un langage universel capable de transformer les consciences et de bâtir des sociétés. De passage dans les locaux de Laura Dave Média, l’artiste camerounais Barthélémy Toguo, figure internationale de l’art contemporain, a livré un regard lucide sur le rôle de l’art dans le développement et l’éducation, tout en adressant un message fort à la jeunesse camerounaise et africaine.
L’art, moteur de développement et d’éveil collectif
Pour Barthélémy Toguo, l’art ne se limite pas à l’esthétique ni à la simple création d’objets visuels. Il est avant tout un instrument d’éveil et de réflexion sociale. « Le rôle que peut jouer l’art dans le développement et l’éducation… c’est qu’il favorise l’ouverture d’esprit. L’art est un message quotidien que l’on passe à travers des tableaux. L’art aujourd’hui est une école qui illumine l’esprit et met en éveil les peuples », explique-t-il. À travers ses œuvres, exposées dans les plus grands musées du monde, Barthélémy Toguo fait de la création un outil d’expression et de dénonciation des injustices. Son approche rappelle que l’art est un levier de changement, une voie d’éducation qui invite les citoyens à réfléchir autrement sur les réalités sociales et politiques.
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L’art comme outil d’éducation et d’émancipation
L’artiste met l’accent sur la dimension éducative de l’art. Dans un contexte où l’éducation classique peine parfois à éveiller la créativité, l’artiste plaide pour une intégration plus forte des disciplines artistiques dans les programmes scolaires. Selon lui, apprendre à s’exprimer à travers la peinture, la sculpture ou la performance, c’est aussi apprendre à penser. Son parcours personnel en est la preuve vivante : l’art lui a permis de franchir les frontières, de dialoguer avec le monde et de représenter le Cameroun sur la scène internationale. À travers son centre artistique Bandjoun Station, il promeut cette vision éducative en offrant un espace d’apprentissage, de partage et d’expérimentation aux jeunes créateurs africains.
Jeunesse africaine : aimer, oser et être libre
Interrogé sur les conseils qu’il donnerait aux jeunes Camerounais et Africains désireux de se lancer dans l’art, Barthélémy Toguo revient: « Le conseil que j’aimerais donner aux jeunes Camerounais en particulier et Africains en général qui veulent se lancer dans l’art, c’est d’aimer ce qu’ils font, d’aimer l’art, mais surtout d’être libres dans leurs travaux artistiques. C’est cette liberté artistique qui m’a conduit au niveau où je suis aujourd’hui », confie-t-il.
L’artiste insiste sur la liberté comme condition de toute démarche créative. Il rappelle qu’il a lui-même refusé la voie tracée par ses parents, qui rêvaient de le voir fonctionnaire : « Mes parents voulaient que je sois fonctionnaire, chose qui ne me séduisait pas, et donc j’ai choisi l’art comme métier ».
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Un message d’espérance pour une génération en quête de repères
À travers ses propos, Barthélémy Toguo envoie un message : « l’art n’est pas un luxe, mais une nécessité pour le développement des sociétés africaines. » Il appelle les jeunes à croire en leur talent, à cultiver la persévérance et à ne jamais sacrifier leur liberté créative.
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William Nlep
