Le Prix Nobel de littérature 1986, Wole Soyinka, informe qu’il ne peut plus se rendre aux États-Unis. Le célèbre écrivain nigérian affirme que son visa a été révoqué par les autorités américaines, mettant fin à des décennies de voyages et de collaborations avec des institutions du pays.
L’annonce a été faite ce 29 octobre par l’auteur lui-même lors d’un entretien avec la presse nigériane. Wole Soyinka précise avoir reçu une notification de l’ambassade des États-Unis à Lagos l’informant que son visa non immigré est annulé pour « informations supplémentaires » découvertes après sa délivrance. « Je n’ai plus de visa, donc je suis interdit d’entrée », a-t-il déclaré.
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Âgé de 91 ans, le dramaturge, poète et essayiste a longtemps entretenu des liens avec les milieux universitaires américains où il a enseigné dans plusieurs universités. Pour l’heure, Washington n’a donné aucune explication publique sur cette mesure, invoquant la confidentialité des dossiers de visa.
Wole Soyinka relie cependant cette décision à ses positions critiques contre l’ancien président américain Donald Trump. En 2016 déjà, il avait détruit sa carte de résident permanent (“green card”) pour dénoncer les politiques migratoires jugées hostiles aux étrangers. Il avait aussi comparé Donald Trump à Idi Amin, ancien dirigeant ougandais, dans une sortie qui avait suscité des réactions aux États-Unis.
Cette interdiction remet en question plusieurs projets culturels prévus de l’écrivain, notamment des conférences et échanges universitaires. Il invite désormais les institutions américaines à cesser de l’accueillir, affirmant qu’il ne compte pas se battre pour un nouveau visa.
À travers ce cas, c’est la place de la parole libre et de la pensée critique face aux pouvoirs politiques qui refait surface. Wole Soyinka, fidèle à son engagement, semble assumer cette réalité : « Je continuerai à parler, qu’on m’écoute ou non », confie-t-il.
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Ève-Pérec N.BEHALAL
