A l’heure où les vacances devraient rimer avec loisirs, repos et insouciance, elle prend une toute autre tournure pour de nombreux enfants au Cameroun. Exposés à des activités parfois risquées dans les rues, les marchés ou les chantiers, ces mineurs sont au cœur d’un phénomène de plus en plus décrié. Des voix influentes s’élèvent aujourd’hui pour tenter de recadrer ces pratiques, oscillant entre devoir d’éducation et dérives dangereuses. Sollicités par Laura Dave Média, l’artiste Camille Abongo, l’humoriste Markus et le rappeur ENJR livrent des opinions tranchées sur ce fléau silencieux.
« Apprendre la valeur du travail, oui… Mais pas au prix du danger ! » – Camille Abongo
Pour l’artiste musicien Camille Abongo, « le mot exploitation est un peu fort », mais certaines pratiques sont à encadrer. Il insiste sur l’importance de transmettre aux enfants la culture du travail et la valeur de l’argent :
« Il faut bien qu’on apprenne aux enfants, la génération à venir, à gagner de l’argent dignement, à comprendre la dureté du travail… Cela les rend responsables. »
Toutefois, il met en garde contre les abus :
« Je suis forcément contre si l’activité proposée les met en danger dans nos rues. Il faut encadrer cela, et c’est le rôle des parents. »
Pour lui, la responsabilité parentale est centrale:
« L’éducation de leurs enfants dépend à 99% d’eux. Un enfant bien éduqué et bien encadré deviendra un homme de valeurs dans la société. »

Pour ne rien rater sur l’actualité people abonnez-vous à notre chaîne whatsapp en cliquant sur je m’abonne
« Ce n’est pas normal qu’un enfant vende de 7h à 20h ! » Markus
L’humoriste Markus adopte un ton plus direct. Pour lui, l’exploitation des enfants pendant les vacances est une triste réalité, notamment dans des familles défavorisées :
« L’exploitation des enfants pendant les vacances est monnaie courante, surtout dans les familles démunies. »
Il rappelle que les enfants ont droit au repos :
« Un enfant de 6 à 15 ans n’a rien à faire dans la rue pour vendre, même pour aider à la rentrée scolaire. Les vacances, c’est un droit fondamental. »
Il déplore les risques liés à ces pratiques :
« Kidnappings, viols, agressions… envoyer un enfant au marché de 7h à 20h, c’est inacceptable. »
Et d’interpeller les autorités :
« Le gouvernement doit intensifier la sensibilisation sur ce phénomène de plus en plus vulgaire. »

« Ce n’est pas de l’exploitation, c’est de la survie » ENJR
Le rappeur ENJR apporte une lecture plus crue de la situation, marquée par la réalité sociale : Pour lui, la pauvreté pousse les familles à de tels choix :
« Ce n’est pas tous les enfants, mais la plupart y passent. C’est une conséquence du chômage, de la misère et des inégalités. »
Il évoque une forme de préparation à la dure réalité de la vie :
« Chez nous, c’est une formation à faire face aux difficultés. Mais il faut poser des limites d’âge et assurer leur sécurité. »
Son message aux parents est clair :
« Soyez prudents. La période est délicate. Exposer vos enfants, c’est les livrer aux malfaiteurs. »

Derrière le discours de formation ou d’initiation à la vie, l’exploitation des enfants pendant les vacances s’impose comme une réalité alarmante. Si certains défendent l’idée d’un apprentissage par le travail, tous s’accordent à dire qu’il doit être encadré, sécurisé et adapté à l’âge. La société, les parents et les autorités doivent prendre la pleine mesure de cette situation afin de préserver ce qu’il y a de plus précieux : l’enfance.
Mauvais état des routes dans la ville de Douala les « people » montent au créneau.
Pour en savoir plus cliquez ici
William Nlep