Du 23 juillet au 25 août 2025, Bangui accueillera la troisième édition d’« écrire bangui », une résidence d’écriture de scénarios organisée par Le Ti Beafrica soutenue par L’institut Français de Paris, du Tchad et l’ambassade de France à Bangui. Parmi les plumes sélectionnées, la Camerounaise Sorelle Kemayou, écrivaine et scénariste, défendra fièrement les couleurs du pays aux côtés de talents venus de six autres nations d’Afrique centrale. Jointe par Laura Dave Média Télévision, elle partage sa vision, son projet et l’impact que cette expérience promet d’avoir sur sa carrière. »
Une Résidence pour Créer et Connecter
« écrire bangui » est bien plus qu’un atelier : c’est un espace immersif dédié à l’écriture de scénarios de courts-métrages. Pendant un mois, des scénaristes d’Afrique centrale bénéficient d’ateliers encadrés par des professionnels, de temps de travail individuel et d’échanges interculturels. L’objectif: Développer des récits ancrés dans les réalités locales tout en favorisant une dynamique régionale collaborative.
Sorelle Kemayou, sélectionnée pour son projet percutant, incarne cette ambition. « Je tiens d’abord à vous remercier pour l’intérêt que vous portez à mon travail », confie-t-elle avec humilité. Son écriture, centrée sur l’humain, trouve dans cette résidence un terrain fertile pour s’épanouir.
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Une Écriture Ancrée dans l’Humain et l’Identité Camerounaise
Pour Sorelle, écrire, c’est explorer l’humain dans toute sa profondeur. « Mes récits sont avant tout portés vers l’humain, dans toute sa complexité, ses contradictions, ses silences et ses élans », explique-t-elle. Ses personnages, authentiques et universels, portent l’âme du Cameroun tout en parlant à un public plus large. « Lorsque j’écris, je cherche à faire résonner des émotions et des réalités qui traversent les frontières, tout en restant enracinée dans mon identité de Camerounaise. »
écrire bangui lui offre une chance unique d’enrichir cette approche. « Cette résidence représente une opportunité précieuse d’ouvrir ma créativité à d’autres cultures voisines », souligne-t-elle. En s’immergeant dans les dynamiques d’Afrique centrale, Sorelle aspire à tisser des récits qui célèbrent à la fois la singularité et les ponts entre les cultures.
« écrire bangui « , un Scénario Engagé pour les Femmes
Le projet qui a valu à Sorelle sa place à écrire bangui est un court-métrage poignant. « Après un accident domestique, le petit Ekée Junior adopte un comportement troublant, affichant des souvenirs et des gestes qui ne lui appartiennent pas. Sa mère, Josiane, d’abord inquiète, finit par comprendre que quelque chose ou quelqu’un tente de lui faire passer un message », révèle-t-elle.
Ce récit explore des thématiques universelles mémoire, transmission, amour tout en dénonçant une violence insidieuse : celle subie par les femmes dans certaines belles-familles. « Je veux mettre en lumière une figure de femme forte, une mère qui se bat pour ce qui lui est cher, même dans les pires circonstances », insiste Sorelle. En plaçant une femme au cœur de l’histoire, elle défie les stéréotypes et célèbre les héroïnes du quotidien.
Un Catalyseur pour le Cinéma africain
Pour Sorelle, écrire bangui est un tournant pour le cinéma de la sous région. « Trop souvent, nos histoires sont invisibilisées ou racontées par d’autres. Ici, ce sont des auteurs d’Afrique centrale qui prennent la parole, qui explorent, qui questionnent, qui créent à partir de leur vécu », déclare-t-elle. Les échanges interculturels brisent les barrières nationales et dessinent une identité régionale plurielle. « On ne parle plus seulement du Cameroun, du Congo, RDC, de la Centrafrique ou du Tchad, mais d’une Afrique centrale mouvante et profondément humaine. »
Cette dynamique pose les bases d’un cinéma audacieux et authentique, capable de rayonner à l’international tout en restant fidèle à ses racines.
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Une Étape Déterminante pour l’Avenir
Pour Sorelle, cette résidence est une étape clé dans son parcours. « Pour mon parcours, cette résidence représente une étape déterminante. Elle me permet non seulement de développer un projet concret, mais aussi de me confronter à d’autres visions du monde, à d’autres manières d’écrire, de penser, de raconter. Cette richesse est inestimable pour une jeune scénariste comme moi », confie-t-elle.Elle voit dans « écrire bangui » un levier pour l’avenir du cinéma africain. « À long terme, je crois profondément que ce type d’initiative contribue à poser les bases d’un cinéma d’Afrique centrale plus fort en particulier, plus audacieux, plus enraciné dans nos réalités mais aussi plus libre dans ses formes et ses récits », ajoute-t-elle. Malgré les défis socio-politiques de la région, elle reste optimiste : « Nos imaginaires restent vivants et puissants. Ils peuvent éclairer ce que nous traversons, réveiller la mémoire, ouvrir des possibles. Ils ont un rôle à jouer dans la reconstruction de nos regards, de nos récits et de notre dignité. »
Une Voix pour Transformer les Imaginaires
En représentant le Cameroun à « Écrire Bangui« , Sorelle Kemayou incarne une nouvelle génération de scénaristes qui redéfinissent le cinéma africain. Son projet, porté par une vision humaniste et engagée, donne une voix aux femmes et aux réalités complexes de la région. Alors que la résidence débute demain, ses échanges et ses créations promettent de laisser une empreinte durable, non seulement sur sa carrière, mais aussi sur l’avenir d’un cinéma centrafricain vibrant et pluriel.
Narcisse Wandji interpelle sur la qualité des productions cinématographiques locales.
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William Nlep
