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PEOPLE / Remember : Lapiro de Mbanga, 10 ans déjà que l’ambassadeur des sans voix s’en est allé.

Farouche défenseur des droits de l’homme et des libertés, l’artiste engagé Lapiro de Mbanga aura été jusqu’à sa disparition en 2014, un indépendantiste et ambassadeur des sans voix. L’évocation de son nom demeure 10 après, l’expression de la lutte pour le développement socio-politique et culturel du Cameroun. Retour sur la vie de ce combattant infatigable dans cet article de Laura Dave Média.

Artiste engagé et critique du régime en place, Lapiro de Mbanga, né le 7 avril 1957 à Mbanga, commence sa carrière au Nigéria sous le nom de Pastor Sanjo Lapiro. De retour au Cameroun, il devient « Lapiro de Mbanga », un surnom composé de l’acronyme de son nom (LAmbo PIerre ROger) et de Mbanga, nom de son village natal.
Dégouté par la corruption, le chômage la vie chère, la misère issue de la mauvaise gouvernance, Lapiro s’était érigé en défenseur acharné des droits de le jeunesse bafouée. En porte parole de ces Camerounais désœuvrés et abusés, il utilisait sa plume et sa voix pour dénoncer les maux de la société. Dans un mélange de pidjin, Français, Anglais et de sa langue maternelle le Bankon, truffé de mots d’argot auquel on donnera le nom de « Mboko talk », ses chansons de dénonciation connaissent un véritable succès et lui créent des embrouilles avec le pouvoir en place : Mimba wi, Surface de réparation, Syndrome Unique, Dem sé, etc. Mais c’est le titre « Constitution Constipée », composé après l’amendement de la constitution du Cameroun fin 2007, qui limitait à 2 mandats de 7 ans, la présidence au Cameroun, qui constituera le début de ses misères. Le titre sera interdit d’antenne. Mais, reprise lors des manifestations appelées « émeutes de la faim » de février 2008, elle lui vaudra sa liberté.


Le 9 avril 2008, Lapiro de Mbanga est arrêté et condamné à trois ans de prison par le Tribunal de Grande Instance de Douala. Incarcéré à la prison de New Bell, dans la même ville, il est victime de nombreuses maladies notamment la fièvre typhoïde, qu’il contracte en décembre 2009. Après une énième guérison, il rédige « Cabale politico judiciaire ou la mort programmée d’un combattant de la liberté », un ouvrage, qui ne sera pas édité avant son décès.
À sa sortie de prison le 8 avril 2011, il s’exile aux États-Unis avec son épouse et cinq de ses enfants. sa dernière intervention publique dans la sphère socio-politique était à la Oslo Freedom Forum 2013, une conférence internationale sur les droits humains où se retrouvent d’anciens Chefs d’Etat, des lauréats du Prix Nobel de la paix, des prisonniers de conscience (ou politiques) pour échanger et discuter à travers les expériences diverses. Le Camerounais reviendra sur les sévissent subit durant sa détention, remerciant au passage les organismes et personnes qui se sont mobilisés pour sa libération. Il terminera son allocution en réaffirmant son engagement a continué même de loin à lutter contre la corruption et la gabegie qui minent le Cameroun. Le  »Ndinga man » ne reverra plus la terre de ses ancêtres, jusqu’à son décès à l’âge de 57 ans, le 16 mars 2014 à Bufallo une ville de l’État de New York, de suite d’un cancer.

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Ndinga man, un artiste de charme et de cœur

Lapiro de Mbanga n’était pas qu’un artiste engagé politique. Il parlait aussi d’amour, de compassion, de trahison en amour dans ses chansons. Son titre « Pas argent pas amour » titillait la femme africaine émancipée, dont l’amour était conditionné par une prise en charge financière de la part de tout prétendant. le titre « Souviens-toi chéri » qui parle des peines d’amour, Surface de réparation L’un de ses titres phares de ce régistre demeure « Fôgôh Mawô (sèches tes larmes, en langue Bankon)», une reprise d’une chanson de son oncle maternel, Makonè Isaac, qui invite à la résilience face à la douleur de la perte d’un être cher. Les critiques d’art la considèrent comme l’une des œuvres les plus artistiquement abouties de Ndinga Man où il fait intervenir de grands noms de la chanson camerounaise tels Manu Dibango, Ray Lema, Toto Guillaume, Kotto Bass, Willy N’For, Justin Bowen, Jojo Kuo et Guy Lobé.

Lapiro Ndinga Man, the Very very, chantre de la mode

Dans les années 80-90, la mode dans les rues africaines et camerounaises en particulier, était aussi influencée par le style vestimentaire de l’artiste Lapiro de Mbanga, « the Very very », un autre de ses surnoms pour signifier sa particularité. Lapiro de Mbanga avait un penchant pour les « Jeans ». En ensemble, en pièce unique, en matelot, bleu, blanc, noir, le « Jeans » était le syle préféré de ce chantre de la liberté. Un style « mode voyou », expression aussi de son engagement citoyen à coté du bas peuple et de sa posture de défiance par rapport aux pouvoirs établis.

10 après sa mort, l’artiste le plus populaire des décennies 80 et 90, reste pour de nombreuses personnes, une icône indétrônable et une référence de la lutte pour un Cameroun meilleur.

Marcelle Libawo.

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