Les nuisances sonores au Cameroun ne cessent de prendre de l’ampleur. Entre les klaxons intempestifs, les motos bruyantes, les musiques amplifiées et les travaux de construction, la pollution sonore est devenue une véritable source de stress pour les populations. Si ce problème affecte tout le monde, il impacte particulièrement les artistes, qui peinent à exercer leur métier dans un environnement aussi bruyant.
Face à cette situation, plusieurs figures du showbiz camerounais montent au créneau. L’acteur et réalisateur Blaise Option ainsi que la comédienne Améli Bengono dénoncent un phénomène qui perturbe leur quotidien et appellent à une prise de conscience collective.
Blaise Option : « Le bruit nous empêche de tourner correctement ! »
Pour Blaise Option, tourner des scènes en extérieur à Douala est un véritable défi à cause du vacarme ambiant : « En tant que réalisateur, je suis confronté quotidiennement aux nuisances sonores. Il est pratiquement impossible de faire une prise sans être interrompu par un klaxon intempestif ou par ces motards qui ont retiré le silencieux de leur moto juste pour faire du bruit. C’est insupportable ! »
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Au-delà de son travail, le cinéaste regrette un manque d’éducation des populations sur l’utilisation du son : « Beaucoup ne réalisent pas à quel point ce bruit est nuisible. Par exemple, de nombreux chauffeurs ignorent ou pire, s’en moquent qu’il est strictement interdit de klaxonner à proximité des hôpitaux. Il est urgent de sensibiliser sur cette question ! »
Améli Bengono : « Même chez moi, je subis ces nuisances au quotidien ! »
De son côté, la talentueuse comédienne Améli Bengono avoue vivre un véritable calvaire à cause du bruit : « Que ce soit chez moi, en déplacement ou lors de mes activités professionnelles, je suis constamment exposée à un niveau sonore excessif. Entre les haut-parleurs à fond, les klaxons et les chantiers, il est parfois difficile de se concentrer ou même de se reposer ».
Elle pointe du doigt un problème largement sous-estimé au Cameroun : « J’ai l’impression que personne ne prend cette question au sérieux. Pourtant, ces nuisances impactent directement notre bien-être et notre santé ».
Face à ce constat, la comédienne propose des solutions concrètes :
- Des lois plus strictes pour encadrer les niveaux de bruit dans les zones résidentielles et commerciales.
- Des campagnes de sensibilisation pour apprendre aux citoyens à mieux gérer les nuisances sonores.
- Une meilleure planification urbaine pour réduire la concentration des sources de bruit.
- L’incitation à l’usage de technologies plus silencieuses dans les industries et les transports.
Un danger pour la santé, selon Luc Baudoin Fankoua
Si les célébrités dénoncent les désagréments du bruit au quotidien, les spécialistes alertent aussi sur les dangers de cette pollution invisible. Luc Baudoin Fankoua, Doctorant en santé publique, met en garde : « La pollution sonore est une forme de pollution environnementale qui a des effets graves sur la santé. Elle entraîne du stress, des troubles du sommeil, de la fatigue chronique et peut même favoriser des maladies cardiovasculaires ».
Un autre problème inquiète particulièrement le spécialiste :l’usage excessif des écouteurs, notamment chez les jeunes :« Beaucoup écoutent leur musique à volume élevé pour couvrir le bruit ambiant, sans se rendre compte du danger. Une exposition prolongée à des sons supérieurs à 85 décibels peut causer des dommages irréversibles à l’audition. Nous risquons d’avoir une génération de jeunes souffrant de surdité prématurée, d’ici 10 ans ».
Un appel à la responsabilité de tous
Le bruit au Cameroun n’est pas une fatalité. Des mesures peuvent être prises pour réduire cette pollution sonore qui affecte aussi bien la santé que la qualité de vie des citoyens. Comme le rappelle Blaise Option, : « Il est temps que nous prenions tous conscience du problème et que nous agissions. Le respect du voisinage passe aussi par le respect de son environnement sonore ».
Les célébrités ont parlé, reste à savoir si leur cri d’alarme sera entendu. En attendant, les Camerounais continuent de subir un vacarme quotidien qui pourrait, à terme, laisser des séquelles bien plus profondes qu’un simple mal de tête.
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Rosy Mireille NANJIP