Les rues de Douala croulent sous des montagnes de déchets. Une situation alarmante qui indigne artistes et citoyens, excédés par une pollution qui gangrène la ville et menace la santé publique. Depuis plusieurs mois, la capitale économique du Cameroun offre un spectacle désolant : des tas d’ordures ménagères et industrielles jonchent les trottoirs, obstruent les caniveaux et envahissent les espaces publics. Les récentes pluies ont empiré la situation, charriant les immondices à travers les quartiers, renforçant ainsi l’insalubrité et les risques sanitaires.
Face à ce fléau, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction et réclamer une prise de conscience collective.
Des artistes engagés et révoltés

L’artiste camerounais Nda Chi ne cache pas son exaspération : « J’ai l’impression qu’il n’y a aucune gestion des déchets. Dans mon quartier, impossible de parcourir 50 mètres sans tomber sur un tas d’ordures. Avec les pluies récentes, la situation s’est encore aggravée. C’est écœurant et insupportable ».
L’artiste alerte également sur les conséquences désastreuses d’un tel laisser-aller : « Douala ressemble aujourd’hui à une ville-poubelle. La pollution explose et, avec elle, les maladies et les épidémies. Ce n’est qu’une question de temps avant que nous en payions le prix fort ».
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Pour lui, la solution passe avant tout par un changement de mentalité et une responsabilisation individuelle : « Chacun doit apprendre à gérer ses ordures. Trop de gens se disent que ce n’est pas leur problème, que d’autres sont payés pour ça. Mais la propreté commence d’abord chez soi, dans nos foyers, avant de s’étendre à toute la société. Ce sont des bases que l’on nous enseigne dès le plus jeune âge ».
Même constat du côté de Mr Leo, qui pointe du doigt l’incivisme des habitants : « Les premiers responsables, c’est nous. Il y a des bacs à ordures installés, mais beaucoup préfèrent jeter leurs déchets à côté. D’autres vont même jusqu’à vider leurs poubelles dans les caniveaux. Avec la pluie, c’est une catastrophe ».
Mr Leo appelle à une meilleure coopération entre la population et les services de collecte :« Oui, il y a des agences chargées du ramassage, mais encore faut-il leur faciliter la tâche. Si chacun faisait un minimum d’efforts, nous n’en serions pas là ».
Les habitants à bout de nerfs


Les citoyens de Douala subissent chaque jour les conséquences directes de cette insalubrité. Vanelle, résidente du quartier Ndogbong, décrit un quotidien devenu invivable :« Chaque matin, je dois enjamber des tas de déchets pour aller au travail. L’odeur est insoutenable et la pollution rend l’air irrespirable. Nous vivons dans une poubelle à ciel ouvert ! »
Même détresse pour Harris, habitant de Makepe :« On ne peut pas continuer comme ça ! Les ordures s’entassent, attirent les rats et les moustiques. C’est un danger sanitaire majeur. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités, sinon notre ville sera définitivement engloutie sous les déchets ».

Face à cette crise, la Communauté urbaine de Douala (CUD) tente d’apporter des solutions. Un marché de 78,5 milliards de FCFA a été lancé pour recruter de nouvelles entreprises chargées de la gestion des ordures. Par ailleurs, une Régie de la propreté urbaine a été créée en 2023 pour améliorer la collecte et le traitement des déchets.
Mais sans un changement radical des comportements et une mobilisation générale, ces initiatives resteront vaines. L’avenir de Douala dépend de l’implication de chaque citoyen. La propreté est l’affaire de tous.
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Rosy Mireille NANJIP