Noël reste une fête de famille partage et de convivialité, même dans des conditions économiques difficiles. À travers les marchés animés et les repas servis dans les foyers, les familles camerounaises ont une fois de plus démontré leur capacité à célébrer dans la simplicité et l’inventivité.
Riz, poulet et plats locaux : la base des repas de fête
Pour beaucoup, le poulet reste l’incontournable. Au marché Syncatex de Douala, les vendeuses Monique et Angèle témoignent : « Malgré la hausse des prix, les familles se débrouillent pour en acheter. Nous avons écoulé tout notre stock de 50 poulets avant midi. »
Chez Théodore, un patriarche passionné de traditions, l’escargot a volé la vedette cette année. Préparée avec soin pendant des mois, cette spécialité a rejoint le classique riz-poulet en sauce tomate, largement apprécié des plus jeunes.
D’autres familles, comme celle de Nadège, employée de banque, ont sorti le grand jeu avec des plats variés : gambas sautées, porc braisé, légumes sautés, et ndolè aux crevettes accompagné de miondo. « C’est l’occasion de rassembler toute la famille autour d’un festin mémorable, malgré tout.«
La hausse des prix, un défi constant
Les prix élevés des produits alimentaires ont été un défi pour de nombreux foyers. Olive, rencontrée au marché de Ndokoti, raconte : « Le kilo de porc est passé de 3000 à 4000 FCFA. Mais que faire ? Noël reste Noël. » Avec créativité, elle a composé un menu comprenant du porc rôti, du ndolè, et des accompagnements comme le riz et les plantains vapeur.
Claire, une mère de trois enfants, a dû faire des choix plus pragmatiques. « Avant, nous pouvions varier les plats. Maintenant, nous mangeons ce qui est à notre portée. » Les légumes et féculents, autrefois abordables, connaissent également des augmentations : le manioc et les plantains coûtent jusqu’à 20% de plus qu’en 2023.
Un esprit de Noël intact
Malgré tout, l’esprit de Noël est resté vivant. La fête, bien que marquée par des ajustements budgétaires, a permis aux familles de se retrouver autour de plats, même simples, mais préparés avec amour. Les chants, les rires des enfants et les retrouvailles ont compensé les difficultés économiques.
Cette année, les repas de Noël ont été le reflet d’un savant mélange entre traditions locales et innovations culinaires. Qu’il s’agisse de plats élaborés comme les gambas sautées ou de classiques comme le riz au poulet, les familles ont mis tout leur cœur dans la célébration.
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Luc BIGA