Artiste plasticien, portraitiste et cartographe du sensible, Jean David Nkot est une figure incontournable de la scène artistique contemporaine camerounaise. Son art met en avant l’humain et sensibilise sur les différentes tares qui minent la société en général. Retour sur le parcours éloquent et élégant de ce Camerounais qui a fait de la peinture, une mission de vie pour la sauvegarde de l’humanité.
Né en 1989 à Douala, Jean David Nkot grandit dans une atmosphère urbaine et bouillonnante, qui influence son regard sur les dynamiques sociales. Passionné de dessin dès son plus jeune âge, il intègre en 2004 l’Institut de Formation Artistique (IFA) de Mbalmayo. Il y obtient son Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP), puis son Baccalauréat en peinture.
Son désir de perfectionnement le pousse ensuite vers l’Institut des Beaux-Arts de Foumban, haut lieu de la formation artistique au Cameroun. Là, il affine sa technique, développe une réflexion plastique plus poussée, et obtient en 2013 une Licence en Arts Plastiques.
En parallèle, il suit des cours à l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg qui élargit ses horizons esthétiques et critiques.
Un artiste engagé, une signature reconnaissable parmi mille
Dès ses débuts, Jean David Nkot choisit un positionnement clair: l’art engagé. Il s’intéresse sur les questions des migrations, des flux humains, des territoires et frontières, de l’exploitation des ressources naturelles et de la mémoire collective. Son style se distingue par l’intégration de cartes géographiques dans ses portraits hyperréalistes, une manière de superposer les identités humaines aux enjeux territoriaux.
Ses œuvres, denses et complexes, parlent de domination, d’oubli, de lutte et de dignité. L’artiste se positionne clairement comme porte-voix des invisibles, et chaque toile est un manifeste silencieux.
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À propos de sa démarche, il déclare lors d’une interview avec Studio International
studiointernational.com:
« Je veux montrer le combat de ces personnes qui luttent pour une vie meilleure. Plus que de représenter uniquement des gens souffrant, j’essaie de représenter leur attitude et leur dignité. Je veux montrer que, même si chaque jour est difficile, cela vaut la peine d’être en vie.«
Le rayonnement international
Depuis 2015, Jean David Nkot a multiplié les expositions personnelles et collectives à travers le monde. Ses œuvres ont voyagé, tout comme les sujets qu’elles abordent.
Au Cameroun, il expose régulièrement à Doual’art, espace d’art contemporain avec lequel il entretient une collaboration fidèle. Il participe aussi à des événements majeurs comme le Salon Urbain de Douala (SUD).
À l’international, son travail a été présenté à plusieurs événements notamment à la biennale de Dakar (DAK’ART) au Sénégal, à la biennale de Marrakech au Maroc,
à l’Institut des Cultures d’Islam, à l’exposition collective de la Galerie Afikaris en France, à la galerie 1957 de Berlin en Allemagne, pour ne citer que ceux-ci.
Distinctions et résidences artistiques
Jean David Nkot a également bénéficié de plusieurs résidences d’artistes qui ont nourri sa recherche. On peut citer la Résidence ArtBakery (Bonendalè, Cameroun), la Résidence Bandjoun Station (fondée par Barthélémy Toguo), la Résidence Montresso Art Foundation (Maroc).
Son talent et son engagement ont été reconnus et récompensés à plusieurs reprises par des prix et distinctions, dont :
- Le Prix d’Excellence pour les Arts Visuels au Cameroun (2019)
- Le Prix Jeune Talent de la Fondation Donwahi (Abidjan)
- Sélection au Prince Claus Seed Awards (Pays-Bas)
2025, dix ans d’engagement
Cela fait 10 ans que le plasticien défend l’humain et son environnement à travers ses œuvres. Pour célébrer cette décennie de création, Jean David Nkot organise une grande exposition rétrospective baptisée « Carte des ressources » du 18 avril au 12 juillet 2025 à l’espace Doual’art. Le vernissage, prévu le 18 avril 2025 à 18h30, sera l’occasion de revisiter ses œuvres phares, d’explorer ses archives, et d’échanger directement avec l’artiste.
Ce rendez-vous marque non seulement un jalon dans sa carrière, mais aussi une nouvelle étape.
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Ève-Pérec N.BEHALAL