Après avoir remporté 7 fois la Course de l’Espoir chez les dames, Sarah Etongè a merveilleusement surpris le monde entier samedi 22 février dernier à décrochant le trophée de championne chez les Vétérans à la 30e édition de cette compétition. Une victoire qui construit d’avantage la légende d’une grande reine des montagnes.

30e ascension du Mont-Cameroun, le dernier chef-d’œuvre de Sarah Etongè
Malgré ses 58 piges sonnées, Sarah Etongè semble avoir découvert depuis longtemps le secret du Char des Dieux. Pourtant retraitée depuis plus de 6 ans, elle a pris le monde de court, en prenant part il y a de cela quelques mois, aux tests qualificatifs pour la 30e édition de la Course de l’espoir . Bien plus, elle va obtenir le chrono indispensable pour sa participation effective le 22 février. Cependant, son caractère insatiable va prendre le dessus sur l’âge et poussé la septuple championne à briser les chaînes de l’impossible. Devant un public médusé et totalement admiratif d’une prouesse rarissime, Sarah est apparue, comme une déesse, sur la ligne d’arrivée, après 4h 40 minutes et 9 secondes, après avoir bravé le relief à la fois abrupt et rocailleux du mont Cameroun.

Rejoignez notre chaîne WhatsApp pour ne rien rater sur l’actualité people en cliquant sur je m’abonne
Sarah Etongè, gravée sur les flancs du mont le plus haut du Cameroun
Dénommée Ascension du Mont Cameroun depuis sa création, en 1995, le tournoi change de dénomination pour s’appeler Course de l’espoir. Et dans la foulée, les Camerounais découvrent les premiers pas d’une championne qui remporte toutes les éditions de 1996 à 1999, avec une facilité déconcertante. Une performance qui laisse pantois les adeptes de la compétition, qui se cessent de lui faire des standing ovation à chacun de ses passages ou ses prises de parole médiatiques. Un succès quelques fois difficile à gérer. Elle va par conséquence disparaître des radars , pour réapparaître dans les années 2000 en signant un retour dévastateur, marqué par trois victoires notamment en 2001 , 2003 et 2005. Une bravoure qui va lui donner le sentiment de n’avoir plus rien à prouver, et qui va l’obliger à prendre sa retraite en 2014 . Une décision qui va pousser les mécènes et le gouvernement à lui témoigner tout l’attachement du peuple camerounais avec au bout du geste, une résidence dans sa région natale du Sud-Ouest.
Quelques années plus tard, c’est la ville de Douala qui décide de lui rendre hommage en érigeant une statuette à sa gloire dans le 5e arrondissement au quartier Sable. Véritable championne dans le milieu du sport, Sarah Etongè est dans une autre vie une mère dévouée et travailleuse.


La mère de famille acharnée
Résidente du quartier Buea Town, en centre ville de la première capitale du Cameroun, Buea, Sarah Etongè est une mère de 7 enfants, une famille qui aurait été plus grande si la championne n’avait pas perdu un enfant en 2015. Loin des strass et paillettes de l’univers du sport, la quinquagénaire gagne sa vie en vendant les produits issus des plantations qu’elle possède dans certains villages proches de la ville de Buea. Fervente croyante, elle n’hésite pas à se rendre à l’église, parfois le dimanche, pour rendre grâce à Dieu Tout-puissant.
Une vie sociale apaisée qui lui permet de revenir à l’assaut du char des dieux lorsque l’occasion se présente à elle. Même s’il n’est pas exclut qu’elle tente à nouveau sa chance lors de la 31e édition de la course de l’espoir en 2026, pour rentrer encore un peu plus dans l’histoire, Sarah Etongè est assurément déjà dans le panthéon de l’ascension du Mont Cameroun, et certainement dans celui du sport camerounais.

Retrouvez l’actualité de Sarah Etongè sur Laura Dave Média en cliquant ici
Georges Mbimbè