Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a ouvert ses portes le 22 février 2025 au Burkina Faso. Pour cette 29ᵉ édition, placée sous le thème: « Cinéma d’Afrique et identités culturelles », le Cameroun se démarque avec cinq productions sélectionnées dans différentes catégories. Un choix qui met en lumière la diversité et la richesse du cinéma camerounais, malgré l’absence du pays dans la compétition des longs métrages de fiction.
Un documentaire au cœur de la réalité sociale
Le Cameroun est représenté au FESPACO 2025 dans la catégorie documentaire avec « Mambar Pierrette« , réalisé par Rosine Mbakam. Ce film de 93 minutes retrace le quotidien d’une couturière de la ville de Douala, confrontée aux inondations qui menacent son atelier à l’approche de la rentrée scolaire. Un récit poignant qui illustre les difficultés sociales et économiques des classes populaires. Déjà récompensé au Festival international du film francophone de Namur en 2023, « Mambar Pierrette » a également été présenté lors de la Quinzaine des cinéastes au Festival de Cannes 2023.

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Un hommage à une pionnière du journalisme et du cinéma
Dans la catégorie des courts métrages, « Sita Bella, la première« , signé Eugénie Metala, met à l’honneur Sita Bella, première femme journaliste et pilote de ligne du Cameroun, mais aussi l’une des figures emblématiques du cinéma africain. Ce film de 31 minutes revient sur son parcours exceptionnel et son influence sur la culture et les médias du continent.

Deux séries en lice pour le Cameroun
Le pays est également représenté dans la catégorie des séries avec « Monkam » de Narcisse Wandji et « Cicatrices » d’Anurin Nwunembom. « Monkam » suit le destin d’un pasteur dont le fils, jeune footballeur talentueux, souffre d’une maladie cardiaque nécessitant une greffe. Lorsque l’un de ses fidèles lui propose un emploi lucratif, il découvre qu’il est impliqué dans un trafic d’organes. Une intrigue qui soulève des dilemmes moraux et sociaux.
De son côté, « Cicatrices » aborde un sujet sensible : l’excision. À travers l’histoire de Mariamou, une jeune fille fuyant son village pour échapper à cette pratique, le film expose les conflits communautaires et la résistance d’une mère face aux traditions ancestrales.


Un drame social en section Panorama
Dans la section Panorama, « Half Heaven » d’Enah Johnscott raconte l’histoire de Kizito, un prédicateur à la recherche de reconnaissance religieuse, qui se retrouve plongé dans la réalité brutale d’un quartier défavorisé. Son chemin croise celui de Bisona, une prostituée avec qui il entame une relation complexe. Lauréat de plusieurs distinctions lors du Festival international des Écrans Noirs de Yaoundé en 2024, « Half Heaven » a également attiré l’attention sur la scène internationale.

Une reconnaissance grandissante du cinéma camerounais
Le Cameroun, qui avait marqué les esprits en 2023 avec huit films en compétition et trois prix spéciaux, poursuit son ascension dans le paysage cinématographique africain. Depuis la victoire historique de Muna Moto en 1976, remportant l’Étalon d’or de Yennenga, le pays cherche à reconquérir ce prestigieux trophée. En attendant, cette sélection variée au FESPACO 2025 confirme la montée en puissance des talents camerounais et leur capacité à porter haut les couleurs du 7ᵉ art africain.

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Rosy Mireille NANJIP