Dans une récente sortie sur l’une de ses pages sociales, la compositrice-interprète et productrice de musique congolaise Barbara Kanam a exhorté ses compatriotes à recourir à la prière pour sortir le pays de la tourmente. Une déclaration accueillie avec ferveur par certains internautes, mais qui a également suscité des critiques appelant à des actions plus concrètes.
Alors que la République Démocratique du Congo traverse une période marquée par une instabilité persistante dans plusieurs régions, notamment à l’Est du pays, Barbara Kanam s’est exprimée publiquement pour inviter les Congolais à se tourner vers la prière. Dans un message publié sur ses plateformes sociales, l’artiste a cité un passage biblique pour appuyer son propos : « Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, cherche ma face, et se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays », extrait de 2 Chroniques 7:14.
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Pour la diva africaine, la spiritualité demeure une clé essentielle pour espérer un changement durable : « C’est par nos prières que Dieu apportera la guérison à notre nation. C’est par nos prières qu’on verra Dieu agir dans chaque situation difficile » a-t-elle écrit avant d’ajouter : « Utilisons nos paroles pour bénir et pour changer les choses dans ce pays que Dieu nous a confié ».
Ce message, bien que centré sur une approche spirituelle, n’a pas laissé les internautes indifférents. Sur les réseaux sociaux, les réactions ont rapidement afflué, illustrant des points de vue contrastés.
Si certains ont salué l’intervention de la chanteuse : « Très bien parlé la diva, que Dieu nous fasse grâce ! », « Des paroles tellement profondes. Auparavant je prononçais des mauvaises paroles pour mon pays, mais après avoir lu ta publication, mes paroles changeront. Que Dieu bénisse la RDC », d’autres, en revanche, ont exprimé leurs réserves, estimant que la foi seule ne suffirait pas à transformer la situation du pays :« La prière a ses limites. Passons aux actions concrètes pour défendre le pays par tous les moyens. Aide-toi et le Ciel t’aidera », « Dieu aide ceux qui travaillent. Pendant que d’autres bâtissent leurs nations, nous passons notre temps à prier »,« Est-ce que Dieu viendra nous aider alors que nous avons nous-mêmes la clé de notre victoire ? », peut-on lire dans les commentaires.
Le message de Barbara Kanam s’inscrit dans une longue tradition d’exhortations spirituelles face aux crises, très courantes dans la sphère publique congolaise. Elle n’est d’ailleurs pas la première artiste à inviter à l’introspection collective et à la mobilisation morale.
Dans un pays où les défis sont multiples, insécurité, déplacement des populations, crise humanitaire, et où la foi occupe une place importante dans la vie quotidienne, le débat entre spiritualité et action concrète reste vif. La sortie de Barbara Kanam, au-delà de son ton pacifique, remet en lumière ce clivage et continue d’alimenter les discussions dans l’espace public.
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Rosy Mireille NANJIP