mardi, février 11, 2025
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ENTRETIEN AVEC…Éric Blandin DJEUMI : « Les acteurs camerounais gagneraient à mettre de côté leurs égos, qui tuent l’industrie »

L’industrie du cinéma camerounais a connu une renaissance fascinante au cours des cinq dernières années, caractérisée par une créativité débordante de la nouvelle génération des cinéastes et réalisateurs locaux, qui abreuvent les cinéphiles d’histoires authentiques, récompensées à travers le monde, avec ses talents qui époustouflent dans leur jeu de rôle. Parmi eux, le célèbre acteur Éric Blandin Djeumi, directeur général de maison de production CINAF (Cinéma Africain), qui a marqué les esprits dans la série à succès MADAME/ MONSIEUR. A son actif également, on compte plusieurs films d’envergure, où il a interprété des rôles principaux notamment le GUERRIER DU ROI. La rédaction de Laura Dave Média s’est rapprochée du célèbre cinéaste pour aborder la place qu’occupe l’actorat et le cinéma camerounais en Afrique aujourd’hui, de l’avenir du 7e Art et surtout les problèmes qui freinent l’épanouissement du secteur.

Laura Dave Média (LDM) : Vous avez véritablement commencé à vous faire connaitre dans le début des années 2018 avec la série Tv MANIPULATIONS FATALES de Blaise Option. Vous avez remarqué un changement dans la qualité de ce que produit l’industrie du cinéma camerounais aujourd’hui par rapport à ce que vous observiez avant votre réelle intégration dans le milieu ?
Éric Blandin Djeumi (EBD) : Je pense qu’il est préférable de parler d’une « industrie en gestation » car notre cinéma n’est pas encore outillé pour se constituer en industrie. Elle est en voie d’en devenir mais peine énormément à cause d’un manque criard de structuration. Par rapport aux années 2020, 2019 en descendant… Je peux dire que le cinéma qui se fait actuellement au Cameroun tant du côté francophone qu’anglophone, essaie peu à peu de réécrire ses lettres de noblesse, puisqu’il est de plus en plus sollicité par le public.

ENTRETIEN AVEC…Éric Blandin DJEUMI

LDM : Peut-on aborder ces manquements que vous venez d’évoquer en tant qu’acteur ?

E B D: Des manquements ? Ils sont légions. Mais je vais m’attarder sur quelques-uns.
Tout d’abord il y a un manque profond de structuration. Nous avons un réel problème d’organisation des corps de métiers dans notre industrie, surtout dans le secteur de l’actorat. Vous savez, l’acteur est la réelle vitrine de l’industrie du cinéma, et en l’absence d’une bonne organisation, on court droit à la catastrophe. Sans vouloir dévoiler quoique ce soit, ce manque d’organisation a été à de nombreuses reprises à l’origine de certaines déchirures parfois graves sur plusieurs plateaux de tournage durant les quatre années passées.

Ensuite le refus de reconnaître notre statut d’artiste. L’acteur est par-delà toute considération un artiste au même niveau que tous les autres… Au Cameroun, un acteur n’est pas reconnu comme tel et c’est une erreur. Nous devons avoir un réel statut d’artiste.
Enfin, l’un des plus épineux problèmes que nous avons toujours rencontrés dans notre secteur : Le culte de la personnalité et les égos surdimensionnés. Il est urgent pour nous les acteurs de mettre de côté nos égos si nous voulons vraiment avancer. Entre nous acteurs camerounais, il ya beaucoup d’égos et à maintes reprises, ces attitudes ont conduit à des problèmes qu’on aurait pu éviter si on avait juste la présence d’esprit que ces égos ne nous avancent en rien.
Je préfère m’arrêter sur ces éléments que je juge essentiels.

Éric Blandin Djeumi (EBD) : Je pense qu'il est préférable de parler d'une "industrie en gestation" car notre cinéma n'est pas encore outillé pour se constituer en industrie.

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LDM : De nombreux camerounais rêvent de voir une industrie du cinéma camer explosive et évolutive, avec des récits fantastiques à la “Hollywood« . Pensez-vous que cela puisse être possible surtout adaptable au contexte camerounais ?

E B D : J’aime l’expression « adaptable » car oui, je pense que le Cameroun est sur la bonne voie. Nous nous démarquons parce que nous osons. Dans l’animation nous avons des génies qui se démarquent et se montrent dans les grands festivals au monde, tels que “La grotte sacrée » de Cyrille Masso et « Les Mystères de Waza » de Claye Edou.
En fiction comme en documentaire, malgré le manque de financement, le Cameroun s’impose de plus en plus avec des productions aux castings internationaux. Je ne peux les citer pour ne pas faire de la publicité mais si vous suivez l’actualité alors vous serez servi. L’explosion n’est peut-être pas encore perceptible par les géants mais pour nous ici au pays, c’est apprécié et cela prouve qu’on avance dans la bonne direction.

LDM : Que souhaitez-vous voir comme amélioration ou comme changements dans l’industrie du cinéma au Cameroun en cette année 2025?

E B D: Mes perspectives sont vraiment nombreuses mais je ne vais pas toutes les étaler pour éviter le remplissage. Toutefois, les souhaits que je formule pour 2025 concernant le secteur de l’actorat dans l’industrie sont les suivants :
Je souhaite d’abord que nous bénéficions d’un statut d’artiste reconnu au même titre que les autres
Ensuite, la création véritable et effective d’une fédération des acteurs du cinéma camerounais. Je souhaite également qu’il y’ait plus de collaborations ou de coproductions de qualité, aussi bien sur le plan local qu’international.
Et enfin, je souhaite que nous obtenions une réelle considération de notre métier par les instances en place.

Parmi eux, le célèbre acteur Éric Blandin Djeumi, directeur général de maison de production CINAF

Malgré le potentiel indéniable de l’industrie cinématographique au Cameroun tel que décrit et apprécié par Eric Blandin DJEUMI, les efforts pour atteindre les sommets demeurent largement insuffisants. L’optimisme dont peuvent faire preuve les acteurs de cette industrie reste intact, eux qui prient que leur plus gros problème, qui met du plomb dans les ailes de l’industrie, le manque de financement, commence à trouver des débuts de solution pour un meilleur épanouissement.

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Propos recueillis par Raphaël CHEUGUEU DJINTEK

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