La nouvelle répartition annoncée par la SONACAM fait grincer des dents. Entre déception, colère et appel à la réforme, des artistes dénoncent un système jugé inéquitable et dépassé.
C’est un communiqué qui enflamme la toile. Le 6 octobre 2025, la Société Nationale Camerounaise de l’Art Musical (SONACAM) a annoncé le début des paiements de la répartition du 30 septembre, fixée à 40 millions de francs CFA. Les artistes membres sont invités à retirer leurs droits à partir du 7 octobre 2025.
Mais un détail a tout changé. Chaque artiste bénéficiera d’un montant forfaitaire de 27 000 FCFA, à titre « d’avance sur droits d’auteur ». Une annonce qui suscite incompréhension et colère dans le milieu artistique.

DJ Lexus : « Quand Manu Dibango reçoit 27 000 FCFA, c’est grave ! »
Parmi les voix qui s’élèvent, celle de DJ Lexus, précurseur du rythme mbolé. Interrogé par Laura Dave Média ce jeudi 09 octobre, l’artiste n’a pas mâché ses mots :
« Je suis dans le fichier national. Je suis sociétaire depuis des années, bien avant même l’avènement du mouvement Mbolé. Chaque fois qu’il y a répartition, mon nom figure. Mais je ne vais jamais chercher l’argent, parce que je trouve ça tellement minable. Il faut vraiment combattre ça », confie-t-il, visiblement indigné.
Et d’ajouter :
« Quand tu entends un nom aussi illustre que celui de Manu Dibango et qu’on te dit qu’il doit percevoir 27 000 FCFA aussi, c’est grave »
Pour lui, la solution passe désormais par une action collective :
« Pour choquer ces gens, il faut être à l’intérieur. C’est dans leurs réunions qu’il faut se faire entendre »

Un communiqué officiel, un malaise persistant
Dans le communiqué signé par le Directeur général, la SONACAM précise que :
« Compte tenu de l’enveloppe dédiée à cette répartition (40 000 000 FCFA), le Conseil d’Administration a décidé d’allouer à chaque bénéficiaire un montant forfaitaire de 27 000 FCFA à titre d’avance sur droit d’auteur. »
Le texte appelle les membres à la « bonne compréhension » et promet que « le meilleur est à venir ».
Mais sur les réseaux sociaux, la réaction est immédiate. L’artiste Kaisa Pakito, par exemple, a publié sur sa page :
« Ce n’est pas un canular. »
Une phrase simple mais lourde de sens qui traduit le désarroi de l’artiste.

Ce n’est pourtant pas la première fois que la SONACAM se retrouve au cœur d’une polémique. Depuis plusieurs années, l’organisme chargé de la gestion collective des droits d’auteur fait face à des critiques sur son manque de transparence et sur la lenteur des paiements. Les artistes eux, attendent toujours que les montants qu’ils perçoivent soit à la hauteur de leur travail.
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Ève-Pérec N.BEHALAL





