mardi, février 11, 2025
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ENTRETIEN AVEC…VANISTER: « Valsero n’a plus d’humanité. Il a dit des mensonges à mon sujet »

Artiste pluridisciplinaire, Vanister, de son véritable nom Fidèle Enama, écrit depuis une décennie de belles pages de la musique camerounaise. En visite récemment chez Laura Dave Média, celui qui se surnomme « Man Akonolinga » a partagé, au cours d’un entretien à batons rompus, son histoire qui commence par une enfance extrêmement difficile, et les moyens qu’il s’est donnés pour arriver là où il est aujourd’hui et où il projette d’être demain. Pour lui, l’album de 35 titres n’est qu’un goûter, comparé à ce qu’il prépare pour ses fans en 2025.

Laura Dave Média (LDM): Pour ceux qui vous découvrent à l’instant ou ne vous connaissent pas, qu’est-ce qu’ils doivent savoir de vous?
VANISTER : Je suis Enama Fidèle à l’Etat-civil, chanteur, rappeur, slameur, improvisateur, guitariste, producteur, petit villageois d’Akonolinga amoureux du Kanga. Je suis un artiste qui attaque toutes les thématiques qui englobent notre société, surtout celles liées à l’actualité.

"Valsero n'a plus d'humanité. Il a dit des mensonges à mon sujet" (VANISTER)

LDM: Quel genre d’enfant étiez-vous à la maison, à l’école, dans la vie courante?
VANSITER: J’étais un enfant très turbulent. J’avais toujours besoin de parler, jouer et de me faire remarquer. J’essayais d’attirer l’attention des gens. Cela peut s’expliquer par le mal-être qui m’habitait à cette époque car j’étais très repoussé donc je cherchais des moyens de me faire accepter ce qui faisait que j’étais très enthousiaste, généreux, disponible, toujours prêt à aider et à donner un coup de main.

LDM: Et la musique, vous y entrez comment ?Vous aviez des proches musiciens?
VANISTER: Oui. Dans ma famille quand je grandissais, tout le monde avait une belle voix et chantait dans les chorales. Quand j’entre dans la musique proprement dit en 2014 je rencontre d’autres artistes au studio qui me fascinent et forgent l’artiste que je deviens aujourd’hui.

LDM: Dans vos chansons notamment celle dédiée à « Maman Ntsama » ,vous parlez d’une d’enfance difficile, de vos galères, c’était si difficile que cela?
VANISTER : (respiration) Vous savez… en fonction de la sensibilité et de la perception de la vie de tout un chacun, les choses peuvent sembler difficiles pour certains et faciles pour d’autres. Oui mon enfance a été extrêmement difficile dans la mesure où j’allais à l’école sans babouche, sans cahier et sans nourriture. Quand je rentrais le soir, il fallait aller au champ porter le manioc que je vais manger. C’était le quotidien de plusieurs enfants de mon époque au village. Cependant, j’avais des particularités liées à la maltraitance ce qui m’a poussé dans la rue et je me suis retrouvé chez mama Ntsama qui m’a accueilli, hébergé, nourri et protégé pendant quelques mois avant que je ne poursuive mon aventure.

Artiste pluridisciplinaire, Vanister, de son véritable nom Fidèle Enama, écrit depuis une décennie de belles pages de la musique camerounaise.

LDM: Quelles leçons tirez-vous de cette page sombre de votre vie?
VANISTER: Comme l’a dit un sage, « la souffrance est une école de la sagesse « . Cependant, il est très difficile de s’en sortir quand on a souffert car la souffrance a tendance à détourner les gens et à les envoyer vers le mauvais chemin. Ils sont très peu ceux qui arrivent à s’en sortir passant par le droit chemin. Mais, il est important de savoir que toute souffrance a une raison positive d’être. Je me définis comme quelqu’un qui trouve opportunité dans chaque difficulté. Donc au lieu de m’apitoyer sur la souffrance je cherche le bon côté de celle-ci. A tous ceux qui traversent des moments difficiles, je vous invite à toujours voir le verre à moitié plein et non à moitié vide.

LDM: Beaucoup vous ont découvert en 2022 lors de la coupe du monde au Qatar, mais vous étiez déjà très présent sur les réseaux sociaux bien avant le Qatar. Comment s’est passé cette transition qui a définitivement marqué votre carrière ?
VANISTER : A un moment donné de la vie, ceux qui se construisent par eux mêmes savent ressentir le moment où les choses vont changer et en 2022 le moment était venu, je le ressentais. Une fois au Qatar ça été la grosse enjambée. Je savais que les choses allaient bouger mais pas comme ça et j’ai moi-même été très surpris par l’impact que j’ai eu au Qatar vu que rien n’était calculé. C’était mon tout premier voyage. Au départ, je partais au Qatar pour me reposer car j’avais beaucoup travaillé entre 2019 et 2022 sans repos. Je commençais déjà à gagner un peu d’argent, j’avais des cachets qui arrivaient parfois à 1.000.000 de FCFA car j’étais sollicité dans les cérémonies privées depuis 2020 ce qui fait que j’avais de quoi m’offrir un repos et le voyage pour le Qatar était une occasion pour me reposer. Cependant, lorsque j’étais dans l’avion, ma fiancée m’a demandé de faire ce qu’aucun artiste n’a jamais fait. Une fois au Qatar, je me suis rendu compte que les gens ne reconnaissaient pas le drapeau du Cameroun quand je passais. C’est là que je décide de leur imposer le drapeau et le nom du Cameroun d’où mes apparitions dans les métros. Je voulais que chaque étranger que je rencontre garde l’image d’un Cameroun dynamique et audacieux. Ça été un 2 en 1. Je ne calculais pas la visibilité. je travaillais comme un patriote et ce patriotisme m’a apporté beaucoup de visibilité dont je me suis servie pour mieux me positionner .

LDM: Racontez-nous l’histoire de « Ma Vie Sera Top« , que vous aviez sorti juste après votre qatary.
VANISTER : C’est une histoire très fascinante. Dans la vie, il faut savoir attirer les bonnes choses et bonnes personnes vers soi sans supercherie ni hypocrisie. J’étais invité au Top concert et j’y suis allé dans le but de décrocher un contrat avec eux. « Ma vie sera Top » a eu une première version que j’ai changé lors du Top concert. Un an plus tard le contrat avec Top est venu, puis un 2e contrat avec une autre multinationale. Pour dire que comme j’ai composé la chanson dans un esprit de branding, la nature me l’a rendu.

LDM: C’est un promoteur ivoirien qui vous offre votre première scène en Europe. Vous n’avez pas eu de propositions venant de vos compatriotes ou c’était un choix personnel ?
VANISTER : Non! Ce n’était pas un choix mais une opportunité qui s’est offerte à moi lorsque je suis allé en Côte d’Ivoire en janvier 2023. Je me suis fait remarquer par le promoteur Cheikh Diaby qui m’a permis d’aller en Europe pour la toute première fois. Je ne dirais pas que mes frères Camerounais ne m’ont pas calculé, ils ont juste été lents.

LDM: Le titre à succès « Marabout » sorti en janvier 2023 a tellement fait parler. C’est une histoire personnelle? Vécue? Vous aviez été tenté une fois ?
VANISTER: Non! Ce n’est pas une histoire personnelle et je n’ai jamais tenté de me compromettre l’existence. Il ne faut pas envier les autres ni chercher comment les gens font pour avoir ce qu’ils ont. C’est le message que je voulais passer à la jeunesse avec cette chanson. Elle est inspirée des films nigérians , des histoires entendues et au moment où je composais la chanson en 2019 il y avait le phénomène du porte monnaie magique en vogue. Et comme je sentais que mon moment de gloire était proche c’était une manière pour moi de dire aux marabouts de ne pas m’approcher.

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LDM: Vous avez sorti en janvier 2024 un album de 35 titres, ce qui est inédit pour un artiste camerounais, encore plus jeune. Pourquoi toutes ces chansons dans un seul album?
VANISTER: 35 titres parce que j’ai énormément de chansons et je ne sortirais pas le 1/100 de tout ce que je compose. Cependant, je veux sortir le maximum de chansons afin que quand je ne serai plus là demain qu’il y ait assez de choses à dire sur moi. Au sujet de la rentabilité, ca va. Je ne regrette pas.

LDM: C’est votre label qui le produit. Comment est-ce qu’en peu de temps vous aviez pu réunir énormément d’argent pour pouvoir faire tout cela?
VANISTER : Je considère la musique comme un business dans lequel il faut investir si on veut un jour avoir du bénéfice. Je fais beaucoup de spectacles et je fais des économies.

LDM: Quels sont les artistes qui vous ont influencé et marqué depuis que vous avez emprunté cet univers ?
VANISTER: Dynastie le Tigre est l’artiste qui m’a le plus influencé à un moment donné de ma carrière. Il y a Donny Elwood qui est l’artiste camerounais qui m’a le plus inspiré; Francis Cabrel qui a réveillé en moi le côté poétique, la plume que j’ai. Ottou Marcellin, Roger des X Maleya, Garou, Henri Dilongue, Valsero, Pit Baccardi, Debordo Leekunfa, Youssoupha et surtout Ténor.

LDM : Concernant l’actualité dans votre secteur, vous avez certainement suivi de près le problème entre Maalhox et Debordo Leekumfa. Quelle est votre position ou votre avis sinon?
VANISTER : Quand les éléphants luttent ce sont les herbes qui souffrent . Les combats des grands ne me concernent pas. Je préfère garder ma modestie et mon sens du respect.

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LDM : Cet affrontement a soulevé le sempiternel problème de droit d’auteur. Percevez-vous les vôtres déjà? Que pensez-vous des luttes qui se passent depuis plusieurs années au sein des sociétés de gestion de ces droits au Cameroun ?
VANISTER: Je suis arrivé dans la musique en tant que passionné. Je ne calcule pas. Je veux d’abord stabiliser ma carrière. Il y a des combats qu’on laisse à nos grands frères qui peuvent mieux défendre les droits d’auteur. Mon rôle est de donner du sourire et de l’espoir. Peut-être quand je serai grand je vais m’intéresser aux droits d’auteur.

LDM: Que pensez-vous de Ach4life, Valsero, Maalhox , Cabrel Nanjip, Abakal Mahamat, Aloch 237
VANISTER:

  • Ach4life est la personne la plus honnête et humaine que j’ai rencontré dans le showbizz.
  • Valsero, je pense qu’il a perdu son âme, il s’est perdu, il n’a plus d’humanité. Quand je vois les choses qu’il dit sur les gens notamment sur moi il a dit des mensonges dans l’optique de me jeter à la vindicte populaire.
  • Maalhox, je n’ai rien à dire.
  • Cabrel Nanjip était un homme intelligent, une grosse et très grosse perte. Il m’a inspiré la gestion des réseaux sociaux.
  • Abakal Mahamat (sourire) si on m’avait dit que Jésus-Christ était africain et qu’il n’était pas mort je dirais que c’est Abakal Mahamat. Il est quelqu’un d’une extrême bonté. Je connais des gens bien, beaucoup, mais il y en n’a pas comme lui.
  • Aloch 237 rentre dans le même sillage qu’Abakal. C’est quelqu’un d’une humilité et sincérité assez rares de nos jours qui m’a beaucoup apporté. Quand tu le vois tu peux lui dire « dégage » sans savoir qui il est vraiment. C’est une personne authentique. Mon frère je t’aime.
Que prépare Vanister cette année 2025?

LDM :Tout semble vous réussir. Vous êtes actuellement entrain de faire des vagues avec votre chanson « Je Balaie« ? extrait de votre album qui a connu la participation de plusieurs artistes. S’il fallait dire merci à quelqu’un se serait qui?
VANISTER: C’est impossible de dire MERCI à une seule personne car tellement de personnes ont contribué à la réussite de ma carrière chacun à sa manière et chacun mérite des remerciements. Je dirais Merci à Dieu parce que c’est lui qui a mis toutes ces personnes qui m’ont soutenues.

LDM: Vanister est fiancé? Polygame ? Quel est votre véritable statut ? Parce que tellement vous avez baladez l’opinion à ce sujet.
VANISTER: Je suis fiancé, monogame.

LDM: Que prépare Vanister cette année 2025?
VANISTER : Que du lourd. J’invite tous les fans et internautes à me suivre sur les réseaux sociaux car il y a de grandes choses qui arrivent.

LDM: Merci Vanister
VANISTER: C’est moi qui vous remercie.

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Entretien mené par Ève-Pérec N.BEHALAL

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