Le réalisateur camerounais Anurin Nwunembom s’est confié à la rédaction de Laura Dave Média pour exprimer son scepticisme face à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la création musicale de ses projets cinématographiques. Dans cet échange exclusif, il explique pourquoi, selon lui, cette technologie reste incompatible avec l’âme et l’authenticité de ses œuvres profondément africaines.
Une musique sans “goût organique”
Face à l’émergence des musiques générées par IA, Anurin reste sceptique, voire résolument opposé :
« J’ai un problème avec la musique créée par l’IA, parce que peut-être mon oreille identifie déjà ça. Il y a un goût métallique qui n’est pas organique. »
Selon lui, la sensibilité et la spontanéité propres à la musique africaine ne peuvent être ni copiées ni codées. L’intelligence artificielle, aussi performante soit-elle, échoue à traduire les émotions ancrées dans l’histoire et les traditions du continent.
« L’IA, pour l’instant, ne connaît pas encore l’âme de la musique africaine », insiste-t-il.

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Une cohérence artistique assumée
Pour Anurin, le refus d’utiliser l’IA ne relève pas du snobisme technologique, mais d’un choix artistique affirmé.
« Je ne veux pas aller habiller mon film qui est très africain avec des trucs qui n’ont pas l’âme. »
Sa position s’inscrit dans une volonté de préserver l’authenticité du geste artistique, mais aussi dans une forme de résistance culturelle à une uniformisation sonore qui menace les identités.
Un cinéma profondément enraciné
Anurin Nwunembom n’est pas un cinéaste comme les autres. Connu pour son regard aiguisé sur les sociétés africaines, il défend un cinéma viscéralement authentique. Pour lui, chaque élément d’un film, image, rythme, son, doit être porteur d’une vérité sensible, d’une mémoire collective.

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Dans cette logique, la musique occupe une place fondamentale. Elle est, selon lui, un prolongement de l’âme du récit. Et c’est justement ce que l’intelligence artificielle ne peut pas reproduire.
L’âme ne se code pas
Alors que l’intelligence artificielle s’impose dans de nombreux domaines créatifs, le réalisateur de la série « Cicatrices« Anurin Nwunembom, nous rappelle que l’art, surtout en Afrique, reste d’abord une affaire de souffle, de mémoire et d’humanité. À l’heure où la technologie avance à grande vitesse, sa voix s’élève comme un appel à ne pas sacrifier l’essence au progrès.

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Vanessa BAHO





