Prix littéraire des Sciences Po en 2024, Grand prix Afrique et Prix des 5 continents de la Francophonie en 2025 avec son œuvre « Le Rêve du Pécheur », Hemley Boum est une romancière camerounaise de renom. À travers ses œuvres, elle explore les réalités sociopolitiques et culturelles de son continent d’origine, l’Afrique. Retour sur le parcours d’une autrice qui donne voix aux silences de l’histoire grâce au « Hemlé » de sa plume.
Née en 1973 à Douala, au Cameroun, Hemley Boum est une romancière, poétesse et essayiste camerounaise francophone. Fille aînée d’une fratrie de cinq enfants, elle grandit dans un environnement où la littérature européenne prédomine, les auteurs africains étant peu présents dans les programmes scolaires et bibliothèques.
Après sa Maîtrise en Sciences sociales à l’Université catholique d’Afrique centrale de Yaoundé, Hemley Boum poursuit ses études en France. Là-bas, elle décroche son Master en Commerce international à l’Université catholique de Lille, suivi d’un DESS en marketing et qualité à l’École supérieure de Lille.
De retour à Douala des années plus tard, elle travaille pendant sept ans comme responsable Grands Comptes pour la filiale camerounaise d’une entreprise française.

En 2010, Hemley Boum, exploratrice du monde et des comportements humains de par ses études en anthropologie, se lance dans l’écriture en publiant un premier roman, « Le Clan des femmes« , qui rapporte l’histoire d’une petite fille de 9 ans, Sarah, condamnée à vivre dans un foyer polygame. Le roman explore la polygamie dans un village africain du début du XXᵉ siècle. Ce récit s’inspire des souvenirs de sa grand-mère et aborde les dynamiques complexes des relations familiales. Son deuxième roman, « Si d’aimer…, » paru en 2012, lui vaut le « Prix Ivoire » en 2013.

En 2015, elle publie « Les Maquisards« , une saga familiale qui se déroule sur cinq générations et met en lumière la lutte pour l’indépendance du Cameroun, notamment à travers la figure de Ruben Um Nyobè, syndicaliste et combattant de la liberté, tué par l’armée française en 1958. Le roman est bien accueilli par les critiques et est récompensé par le « Grand prix littéraire d’Afrique noire » en 2015 et le « Prix Les Afriques » en 2016.

Son quatrième roman, « Les jours viennent et passent« , publié en 2019, retrace les vies de trois générations de femmes camerounaises et examine l’impact de l’extrémisme au Cameroun. Cette œuvre reçoit le « Prix Ahmadou-Kourouma » en 2020 et est traduite en anglais sous le titre « Days Come and Go » en 2022.
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En 2024, Hemley Boum publie « Le Rêve du pêcheur« , une fresque familiale à cheval entre Paris et le Cameroun, son pays natal. Le roman aborde les thèmes de la santé mentale et des traumatismes intergénérationnels. L’œuvre, à la fois merveilleuse et tragique, est saluée par la critique et remporte plusieurs distinctions, dont le « Prix littéraire des Sciences Po » en 2024, le « Grand prix Afrique » décerné par l’Association des écrivains de langue française en 2025, et le « Prix des 5 continents de la Francophonie » la même année.

Parallèlement à son travail de romancière, Hemley Boum contribue régulièrement à des publications pour les journaux comme Jeune Afrique, Le Point Afrique et Le Monde Afrique. Elle participe également à des colloques, intervient dans des universités et des festivals littéraires en partageant son expertise et sa passion pour la littérature africaine à travers des ateliers d’écriture en Afrique et aux États-Unis, notamment dans le cadre du African Women Development Fund et de la Villa Albertine à San Francisco.
Ses textes, traduits en plusieurs langues à travers le monde.

Vie familiale
Hemley Boum réside actuellement à Paris avec son époux et leurs deux enfants et continue d’écrire et d’influencer le paysage littéraire francophone par ses œuvres profondes et engagées.
« Je suis une autrice, une citoyenne, une personne ancrée dans le présent, attentive au monde, traversée par ses événements. Mon écriture en est imprégnée. Je n’écris pas dans un espace coupé du monde. Chaque prise de parole publique, et donc chaque livre, est une interprétation du réel assumée, donc forcément un engagement« , se décrivait Hemley Boum, dans un entretien avec Maïna Marjany, en 2024.
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Ève-Pérec N.BEHALAL