samedi, mars 15, 2025
AccueilENTRETIEN AVECENTRETIEN AVEC… KOCEE : " Le caleçon de Coco Argentée me suit...

ENTRETIEN AVEC… KOCEE :  » Le caleçon de Coco Argentée me suit partout… je ne sais pas pourquoi »

Kocee, de son vrai nom Njang Menyu Collins est un rappeur, chanteur et auteur-compositeur camerounais. Il a su imposer son style unique et enchaîner les succès, notamment sous le label Big Dreams Entertainment. En autoproduction depuis 2020, l’artiste multiplie des projets ambitieux, dont son premier album « Genesis », qui a marqué un franc tournant dans sa carrière.
En 2024, il s’est offert une collaboration de prestige avec la star nigériane Patoranking dans le titre « Crédit Alert », avant d’enchaîner avec « Stranger », en duo avec l’Ivoirien KS Bloom, qui fait sensation é ce moment. Cette année 2025 s’annonce tout aussi intense pour le chanteur, qui prépare un concert d’envergure le 15 mars à Canal Olympia Bessengué, une date qu’il promet mémorable pour les mélomanes et l’industrie musicale camerounaise en général. Lors d’un entretien exclusif sur Laura Dave Média Tv, Kocee s’est livré sans filtre sur sa vie, sa carrière, ses défis, clashs et la haute ambition qu’il nourrit pour révolutionner la scène musicale locale.

ENTRETIEN AVEC… KOCEE : " Le caleçon de Coco Argentée me suit partout… je ne sais pas pourquoi"

Laura Dave Média (LDM): Vous avez fait du 15 mars prochain, l’une des dates les plus attendues de l’année au Cameroun, que prépare le grand Kocee?
Kocee: Je prépare quelque chose d’extraordinaire, du jamais vu en terme de spectacle. Je suis arrivé à un niveau où je dois investir sur le côté spectacle. Je le fais pour motiver les autres artistes afin qu’ils sachent qu’au Cameroun, les artistes peuvent eux-mêmes organiser leurs concerts et bien le faire, comme c’est le cas ailleurs.

LDM: Comment vous sentez-vous à l’approche de cet évènement ?
Kocee : Sous pression. Mais c’est normal car, c’est mon tout premier concert à Douala. J’ai déjà fait un concert de 15000 places à Kumba, mais ce sera le premier à Douala.

LDM: Pourquoi avoir choisi la musique au lieu de poursuivre une carrière d’expert en management, après votre licence en gestion, qui donne aussi beaucoup d’argent, « plenty money », à la dimension du milliardaire Dangoté que vous citez dans « Deux oeufs Spaghetti »?

Kocee: C’est la musique qui m’a choisi. Ce n’était pas dans mon plan de faire de la musique. Moi, je devais continuer mes études de Master en business & management après ma licence. Mais un ami artiste ghanéen m’a introduit dans la musique. Je n’avais pas planifié faire de la musique. C’est un appel de Dieu. C’est sa grâce, son planning.

LDM : Vous démarrez votre carrière professionnelle en 2017 avec le groupe PIM Boys (Preach It Movement). Quel souvenir gardez-vous de cette étape de votre vie et que sont devenus vos anciens compagnons ?
Kocee: Je vous l’ai dit, Dieu a tout planifié. Les PIM Boys, je ne les connaissais pas. Nous nous sommes rencontrés à l’université. On a eu notre premier producteur qui nous a donnés de l’argent pour le clip. Certains membres du groupe sont aujourd’hui hors du pays. Je n’ai pas les nouvelles des autres.

LDM: Après les PIM Boys, vous signez chez Big Dreams, un grand Label et tous vos singles sont un succès. Réussir est-il si facile ?
Kocee: Tout ça, c’est la grâce de Dieu. C’est vrai qu’il y’avait beaucoup de travail qui était fait. J’en profite pour faire un big up à mon ancien label Big Dreams et à son promoteur Gervais Ngongang. Ils ont fait beaucoup pour moi et à pour tous les artistes signés à l’époque pour nous mettre à la lumière.

LDM: Vous vous lancez en autoproduction en 2020. D’où Kocee tire-t-il les fonds pour produire ses projets ?

Kocee : Tout sort de mes propres poches. C’est vrai, je ne travailler pas seul. J’ai des collaborateurs au pays et en dehors qui me soutiennent.

Kocee, de son vrai nom Njang Menyu Collins est un rappeur, chanteur et auteur-compositeur camerounais. Il a su imposer son style unique et enchaîner les succès, notamment

LDM : L’un de vos plus grands projets est la sortie le 04 novembre 2022 de votre tout premier album « Genesis« , avec un Média tour international. Quel pays vous a le plus marqué et pourquoi ?

Kocee: Le Nigéria. Ils ont beaucoup aimé le projet. Quand je suis arrivé là-bas, j’ai constaté qu’on y jouait déjà certains sons de l’album.

LDM: Avant sa sortie, vous déclariez le 16 mars 2022 que « Genesis était le meilleur album de l’histoire de la musique camerounaise« . Croyez-vous que le public l’a porté comme il le fallait?

Kocee: Oui biensûr. J’ai eu beaucoup de soutien venant des médias, des blogs, des artistes. L’album a d’ailleurs été sacré « meilleur album de l’année » à plusieurs Awards.

LDM : Vous vous êtes lancé un défi avec cet album. Collecter 1 milliard qui sera investi dans l’organisation de concerts dans 10 villes du Cameroun, la production de 10 artistes no name, l’enregistrement d’un album collectif entre autres. Combien a produit l’album et où en sommes-nous aujourd’hui avec ces projets ?
Kocee: Malheureusement, le jour de la sortie de l’album, le site a bugué parce que tout le monde voulait acheter au même moment. L’album coûtait 1000 fcfa. Il y a beaucoup de choses qu’on va faire.

LDM : Après l’album « Genesis« , il y a eu une grosse collaboration en mars 2024 avec Patoranking du Nigéria sur le titre « Credit Alert« . Comment s’est faite la rencontre? Combien l’avez-vous payé ? Combien a coûté le clip?
Kocee: Patoranking n’a rien pris. Il m’avait taxé 35000 dollars (près de 22 millions de Fcfa) au départ, mais quand il a écouté la chanson, il a été séduit et ne m’a rien pris.

LDM: Vous avez passé un long moment à Lagos au Nigéria pour promouvoir ce single. Kocee aurait souhaité être nigérian ?
Kocee: Si je suis camerounais, c’est la volonté de Dieu. Tout business est compétition. Quand ton voisin fait quelque chose qui marche, cherche à faire comme lui. Les Camerounais sont talentueux mais nous n’avons pas le niveau du Nigéria. On peut beaucoup apprendre du Nigéria. Les Camerounais sont trop fiers. Ils disent qu’ils connaissent mais, ils ne connaissent rien.

LDM: Vous préparez du coté de Canal Olympia de Bessenguè le 15 mars prochain un concert géant. Vous promettez de « Redorer l’industrie camerounaise« . De quoi souffre-t-elle ?
Kocee: Ça ne va pas dans l’industrie musicale camerounaise. Toute industrie est passée par la phase que nous vivons mais pour le Cameroun a trop duré, et j’espère que les choses vont changer. Il faudrait qu’on commence à organiser nos propres concerts et qu’on arrête d’attendre que les multinationales le fassent, invitant les artistes d’ailleurs et que nous venions faire la première partie. C’est vrai que ça prendra beaucoup d’argent et de l’énergie, mais c’est une culture qu’on doit développer et pour la développer nous devons satisfaire le public musicalement parlant. À un moment, on remarque que les artistes camerounais n’intéressent plus les mélomanes. Ils disent qu’ils ont faim et ça ne leur apportent rien quand ils streament nos sons, c’est pour eux comme une faveur.
Avant, les choses n’étaient pas comme ça. Entre 2018 et 2019, le public camerounais était engagé. À cette période, on ne gérait même pas les Nigérians mais aujourd’hui, on les gère trop. Ça veut dire qu’il y a quelque chose qui s’est passé. J’espère que cette année, on va arranger ça, parce qu’il le faut.

Téléchargez Notre Application

Rejoignez notre chaîne WhatsApp pour ne rien rater sur l’actualité people en cliquant sur je m’abonne

LDM : À qui s’adresse la chanson « Chicotter » que vous avez utilisé pour annoncer ce concert?
Kocee: À la musique camerounaise, elle dort trop. Les clashs sont importants dans le milieu du divertissement.

LDM : Vous avez dit que tous ceux qui ont des projets pour cette année, qu’ils les sortent avant le 15 mars. Ça veut qu’il y aura du lourd… Y a-t’il d’autres artistes invités, qui sont-ils?

Kocee : Il y aura beaucoup de surprises. Mais déjà, tous les artistes avec qui j’ai collaboré au Cameroun et à l’international seront là.

LDM: Revenons à votre nouvelle chanson « Stranger » que vous invitez le public à venir déguster le 15 mars prochain. Elle est faite en featuring avec l’artiste ivoirien KS BLOOM. Pourquoi l’avoir choisi, lui, pour cette chanson, alors que vous n’êtes pas dans le même registre?

Kocee: Je félicite Ks Bloom parce qu’il a pris un grand risque en collaborant avec moi, qui ne fais pas du gospel. Au début, il m’a dit que ça va beaucoup déranger. Son équipe avait même refusé. Mais, après plusieurs écoutes de la chanson, il m’a lui-même appelé pour me dire que le son a quelque chose de particulier et qu’il n’arrive pas à y résister. Et finalement, il a accepté la collaboration. Je pouvais bien le faire avec quelqu’un d’autre mais j’ai pris du temps de réfléchir et choisir. J’ai porté le choix sur lui parce qu’il a de bons textes.

LDM: La chanson « Stranger » a raflé 3 Millions de vues en seulement 3 semaines. Quelle est l’histoire derrière cette affaire de caleçon ? Vous en parliez déjà aux côtés de Coco Argentée en 2020 et vous en faites mention encore en 2025.
Kocee: Je ne sais pas, mais le caleçon me suit. Je veux donner un petit secret aux jeunes artistes: vous devez dire aux Camerounais ce qu’ils aiment entendre. Je pouvais dire que « tu vois dans la vie, nous tous sommes venus nus », mais j’ai choisi de mettre caleçon parce que ça a un petit quelque chose.

LDM: Le Cameroun est, culturellement parlant, secoué par des clashes entre artistes. Insultes, coup bas, etc. Ça vous choque ? Quelle est l’affaire qui a le plus attiré votre attention sur tous ces clashes-là?
Kocee: Je n’ai vu aucun clash. Vous avez vu les clashes dans d’autres pays? Chez nous, ce ne sont pas les clashs, c’est de l’amusement. Les clashs sont importants dans l’industrie et ils doivent rester dans la musique.

LDM: Que pensez-vous du chorégraphe LaStar qui a dansé dans votre video clip « Deux Oeufs Spaghetti« . Il vous accuse d’être égoïste, de vouloir briller seul et ne pas tendre la perche aux autres?
Kocee: Mamami eeeh!!!!( exclamation camerounaise). Je n’aime pas parler de ce genre de choses. Je préfère me concentrer sur ce qui va faire avancer notre musique, mais je vais prendre cette opportunité pour parler finalement de son cas. Lastar, je l’ai contacté pour la première pour danser dans le clip de ma chanson « La Galère » et je l’ai payé. Je l’ai par la suite contacté pour « Deux oeufs Spaghetti  » parce qu’il danse bien. Pour ce clip, je voulais 30 danseurs et c’est lui qui allait être leur chef. Il a réuni les danseurs et nous avons tourné un soir à Yaoundé. Mais après, il m’a dit qu’il veut être payé à part, car il n’est pas comme les autres. Il m’a demandé 300.000Fcfa pour lui seul et 30.000 pour les autres. Je lui ai donné. C’est moi qui ai géré leur transport et leurs tenues. À mon retour à Douala, LaStar m’appelle pour me dire que je dois écrire sur la chanson Kocee ft Lastar, Deux oeufs Spaghetti. J’étais perdu. Je lui ai demandé si nous avions chanté ensemble et j’ai compris qu’il a le gros cœur. C’est depuis ce moment qu’il est fâché. Je ne peux pas compter le nombre d’entreprises qui m’ont appelé pour collaborer avec lui et j’ai envoyé son numéro. Jusqu’à e jour, il ne sait pas que c’est grâce à moi qu’il a le contrat avec Malta. On s’est croisé aux Trace Awards l’année dernière, il est venu me saluer, mais je l’ai chassé. Mes collaborateurs m’ont calmé, puis je l’ai appelé pour lui demander ce qui lui arrive et il m’a répondu que ce sont les gens qui mettent les choses dans sa tête. C’est quelqu’un de très talentueux. Je vois qu’il chante maintenant. Il chante même quoi? Il est un bon danseur et il doit se concentrer sur la danse. Il doit aller dans le monde organiser les masterclass. Les blancs aiment ça. On va le payer et il se fera beaucoup d’argent.

LDM: Et Maalhox, c’était quand la dernière fois que vous vous êtes parlés ?
Kocee: C’était il y a quelques semaines à son festival.

LDM : Au-delà de ces clashes, il faut reconnaître que vous êtes un artiste engagé. Vous faites la fierté du Cameroun et de son drapeau. 2025 est une année particulière. Il y a les élections présidentielles qui s’annoncent palpitantes. Vous avez déjà votre carte d’électeur? Vous allez voter? Que va-t-il se passer?
Kocee: Que le meilleur candidat gagne. Oui j’ai ma carte d’électeur.

LDM: Si Kocee n’était pas artiste musicien, il serait quoi ?
Kocee: Businessman. Je voulais être dans un bureau.

LDM: Vous venez de décrocher une nomination aux « Headies Awards » au Nigéria où vous êtes le seul camerounais. Comment voter pour Kocee?
Kocee: Le lien des votes n’est pas encore disponible. C’est la plus grande cérémonie des awards au Nigéria et nous devons remporter le trophée. Il faut qu’on parle aussi du Cameroun.

LDM: Le grand jour, c’est donc le 15 Mars 2025, comment assister au concert?
Y a-t’il d’autres dates pour ceux qui ne sont pas dans la ville de Douala?
Kocee: Il y a des tickets en ligne et en physique disponibles chez Santa Lucia, Carrefour, Super U. Bientôt les tickets vont finir. Je ferai de mon mieux pour offrir quelque chose de différent à ce concert.
J’attends 12.000 personnes. On va également faire Yaoundé (Palais des sports), Buéa, Garoua et Bertoua. Après on fera Paris, Belgique, Canada et Angleterre.

LDM: Un dernier mot pour les téléspectateurs de Laura Dave Média TV et vos millions de fans de par le monde ?
Kocee: Continuez à me soutenir. Merci pour tout.

LDM: Tout le plaisir était pour nous. Merci Kocee pour votre disponibilité et bonne chance pour la suite.

Kocee: Merci à Laura Dave Média Tv.

Retrouvez l’interview en vidéo sur notre chaîne YouTube en cliquant ici

Pour plus d’informations sur Kocee, cliquez ici

Entretien mené par Ève-Pérec N.BEHALAL

RELATED ARTICLES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus Populaires

Commentaires recents