La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a rendu hier jeudi 10 juillet 2025 un verdict retentissant dans l’affaire Caster Semenya, double championne olympique du 800 mètres. Par 15 voix contre 2, la Grande Chambre a condamné la Suisse pour avoir privé l’athlète sud-africaine d’un procès équitable face aux règles qui l’excluent des compétitions féminines depuis 2019.

Ce combat, qui transcende le sport, pourrait redéfinir les normes d’équité et de dignité dans l’athlétisme mondial.
Assignée femme à la naissance, Caster Semenya, 34 ans, vit avec une différence du développement sexuel (DSD), entraînant des niveaux de testostérone supérieurs à la moyenne féminine. Depuis 2018, World Athletics impose aux athlètes des différences de développement sexuel (DSD) de réduire médicalement leurs hormones pour concourir, une exigence que Semenya refuse, dénonçant ses effets néfastes nausées, prises de poids, crises de panique et son caractère discriminatoire. « Ce n’est plus seulement ma carrière, c’est une bataille pour les droits humains », a-t-elle déclaré à la sortie de la CEDH, poings levés, symbole de sa résilience.

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Le verdict de la CEDH, lu par le président Matthias Guyomar, reproche au Tribunal fédéral suisse un manque de « contrôle judiciaire rigoureux » face aux décisions du Tribunal arbitral du sport (TAS), qui avait validé les règles de World Athletics en 2019. Si la Cour n’a pas statué sur les accusations de discrimination, jugeant ces griefs hors de la juridiction suisse, elle ouvre la voie à un nouvel examen du dossier à Lausanne. La Suisse devra verser 80 000 euros à Semenya pour frais juridiques, une somme symbolique face à l’ampleur de son combat.
Ce jugement, bien que partiel, est un séisme pour le monde du sport. « C’est un moment charnière pour le droit sportif », souligne Yasin Patel, avocat spécialisé. « Les fédérations doivent repenser leurs règles pour respecter les droits humains. » La décision pourrait influencer d’autres disciplines, comme la boxe, où l’Algérienne Imane Khelif a récemment été au cœur d’une controverse similaire aux JO de Paris.
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World Athletics, inflexible, maintient que ses règles, renforcées en 2023 avec des tests de prélèvement buccal, sont « nécessaires, raisonnables et proportionnées » pour garantir l’équité dans la catégorie féminine. Pourtant, le débat s’intensifie : les avantages physiologiques des athlètes DSD sont-ils vraiment « insurmontables » ? Les critiques, comme l’ONG Human Rights Watch, pointent un manque de preuves scientifiques et des pratiques « dégradantes ».
À 34 ans, Semenya, désormais coach, ne coure plus pour elle-même. « J’ai sacrifié ce que je voulais pour que d’autres aient ce dont elles ont besoin », a-t-elle confié, inspirant une nouvelle génération. Son combat, suivi par des athlètes comme la Burundaise Francine Niyonsaba, dépasse les pistes. Il questionne l’équilibre entre inclusion, équité et respect de l’identité.

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William Nlep





