Après sept ans d’un combat judiciaire sans relâche, Caster Semenya baisse les armes. Écartée des pistes depuis 2018 pour avoir refusé un traitement hormonal imposé par World Athletics, la double championne olympique met fin à une lutte qui a profondément marqué le sport mondial. Un renoncement lourd de sens, mais porteur d’un message fort sur l’identité, la science et l’équité.
Un combat judiciaire épuisant mais historique
Durant sept ans, Caster Semenya a mené une croisade juridique sans relâche, dénonçant une discrimination institutionnalisée au sein du sport mondial. Déboutée successivement par le Tribunal arbitral du sport et le Tribunal fédéral suisse, elle avait obtenu en juillet une reconnaissance partielle de la Cour européenne des droits de l’homme, qui estimait que la justice suisse n’avait pas respecté pleinement ses droits. Une victoire symbolique, certes, mais sans effet concret : la championne n’a jamais retrouvé la piste. « Il est temps d’aller de l’avant », aurait confié son avocat, conscient que les nouvelles règles d’éligibilité, désormais basées sur la génétique, marquent un tournant radical.

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Une carrière foudroyée à son zénith
Figure emblématique de la course de demi-fond, Semenya s’était révélée au monde en 2009, à seulement 18 ans, en remportant le mondial de Berlin. Sa carrière fulgurante a été brisée par une série de tests et de règlements controversés. En 2011, World Athletics introduit pour la première fois des limites hormonales, une décision directement liée à son cas. Depuis, la Sud-Africaine incarne à la fois le talent et la tragédie d’une championne piégée entre sa biologie et la bureaucratie sportive. Désormais entraîneuse, elle ferme le chapitre de la compétition sans renier son combat : celui de courir librement, telle qu’elle est.
Des règles toujours plus intrusives
Depuis septembre, les athlètes féminines doivent désormais se soumettre à des tests génétiques attestant de l’absence d’un chromosome Y. Une mesure jugée « dégradante et inhumaine » par plusieurs associations, mais défendue par les instances comme garante de l’« équité biologique ». Maître Bracher, avocat de Semenya, souligne que cette décision européenne pourrait inspirer de futurs recours d’autres athlètes soumis à ces nouvelles restrictions. La victoire juridique de Semenya, bien qu’inachevée, pourrait donc semer les graines d’une révolution juridique dans le sport mondial.

Le débat s’étend à tous les sports
La question du genre et de la performance dépasse aujourd’hui les pistes d’athlétisme. En natation, boxe ou cyclisme, des règles similaires voient le jour, souvent au prix de scandales médiatiques. Le cas des boxeuses Imane Khelif (Algérie) et Lin Yu-ting (Taïwan) lors des Jeux de Paris 2024 a ravivé la flamme d’un débat explosif. En abandonnant son combat, Caster Semenya ne renonce pas à sa dignité. Elle rappelle au monde que derrière chaque mètre couru se cache une lutte pour la reconnaissance, l’identité et le respect de la différence.

Caster Semenya : une victoire historique pour les droits des athlètes.
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William Nlep





