samedi, novembre 15, 2025
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CULTURE/CINEMA — Roger Brice Sobgo : « Tant qu’on copiera les autres, on ne vendra jamais notre culture »

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Face à une industrie cinématographique camerounaise encore en construction, tiraillée entre ses racines et des modèles venus d’ailleurs, l’acteur Roger Brice Sobgo pousse un cri du cœur. Dans un échange exclusif avec la rédaction de Laura Dave Média, il dénonce l’influence excessive de la culture étrangère, et appelle à un cinéma ancré dans les réalités culturelles du Cameroun.

Le cinéma camerounais cherche-t-il trop à imiter ?

Le cinéma camerounais est en pleine ébullition. Mais à force de vouloir coller aux standards nigérians ou occidentaux , ne risque-t-il pas de perdre son âme ? Roger Brice Sobgo, acteur, producteur et formateur, répond sans détour:

« Nous restons encore influencés par la culture étrangère. Par contre, ce n’est pas comme ça qu’on vend son pays, qu’on vend son histoire, qu’on se fait découvrir et même respecter. »

 Roger Brice Sobgo : « Tant qu’on copiera les autres, on ne vendra jamais notre culture »

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Il dénonce un mimétisme dangereux :

« On a Tchaka Zulu qui est sud-africaine mais qui est racontée par les Américains. On a l’histoire des femmes béninoises qui n’est pas racontée par les Béninois. Aujourd’hui, nous voulons raconter nos propres histoires. »

La vraie richesse : nos cultures, nos traditions

Pour Sobgo, l’avenir du cinéma camerounais ne réside pas dans la copie de modèles extérieurs, mais dans la valorisation des cultures locales, même dans leurs complexités et leurs contradictions.

« Pour ma part, en tant qu’acteur, ma contribution est qu’à travers mes tenues, je raconte des histoires qui touchent l’Afrique et qui touchent nos cultures. Je n’ai pas encore joué le rôle d’un personnage européen, par exemple…»

Parmi les films qui incarnent cette vision, il cite Ntahnapi de Ousmane Stéphane :

« Ntahnapi raconte la culture bamoun, notamment ces jeunes filles vierges qu’on donne comme épouse pour l’embauchement d’une dette ou pour une reconnaissance. C’est une culture qui existe encore aujourd’hui, dont nous essayons de dénoncer. »

l’acteur Roger Brice Sobgo pousse un cri du cœur. Dans un échange exclusif avec la rédaction de Laura Dave Média, il dénonce

Autre film marquant : Pink Poison, qui aborde le tabou de certaines régions du Cameroun :

« Black Sunday raconte une tradition du Nord-Ouest où le père couche avec la femme de son fils, pendant qu’elle, va rencontrer son “yo”. Ce sont des choses que nous essayons de porter à l’écran dans le but de sensibiliser. »

Un cinéma universel, mais enraciné

Roger Brice Sobgo ne rejette pas l’idée d’un cinéma ouvert au monde. Il croit même profondément à l’universalité du 7e art, tant que le point de départ reste authentique.

« Le cinéma n’est pas local. On peut tourner un film dans le fin fond du village de Gomapobi, mais il sera vu jusqu’aux États-Unis. Mais il faut partir d’une source. Et cette source, c’est notre histoire. »

Cette position, il la défend dans chacun de ses rôles, mais aussi dans ses engagements professionnels. À travers sa structure, sa formation et ses collaborations, il milite pour un cinéma de vérité, enraciné dans le réel africain.

« …Ce moment va arriver… »

Malgré les difficultés, Sobgo reste optimiste. Pour lui, le virage est amorcé. Il voit émerger une nouvelle génération de films qui osent regarder le Cameroun en face.

« Nous prions que ce moment arrive, parce que nous sommes vraiment à fond là-dessus. Il y a des films déjà qui racontent nos histoires. »

Il évoque également La Reine Blanche, une œuvre hybride qui explore les tensions entre héritage africain et influence européenne, tout en restant connectée à la culture du continent.

Une voix pour réveiller un cinéma en sommeil

À travers ses rôles, ses prises de parole et ses choix artistiques, Roger Brice Sobgo incarne une conviction forte : le cinéma camerounais ne gagnera en puissance que s’il accepte de puiser dans sa propre richesse.

Il ne s’agit pas d’exclure les influences, mais de ne plus s’y fondre. Il s’agit de faire du cinéma un outil de transmission, de questionnement, de reconnaissance. Et de rappeler, à chaque plan, que le Cameroun a des histoires à raconter, mais surtout, des cultures à faire rayonner.

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Vanessa BAHO

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