C’est dans le but de démystifier les sous-quartiers et présenter au public le parcours de ces jeunes qui par la force du courage et de la persévérance parviennent à conquérir le monde, que le réalisateur camerounais Éric Akam, à travers la maison de production WEMA LAB a dévoilé aux spectateurs et cinéphiles de l’Institut français du Cameroun antenne de Douala, son tout premier documentaire »TOUT L’OR DU KWATT » ce mercredi 8 mai 2024.
En 90 minutes de récit, le film documentaire »TOUT L’OR DU KWATT » nous transporte dans plusieurs quartiers populaires et de mauvaise réputation de la ville capitale, Yaoundé (Le Kwatt). Le quotidien des jeunes Frank et Willy ayant abandonné les bancs de l’école est mis à nu. Leur moyen de survie comme beaucoup de jeunes de leur génération demeure les performances et les animations dans les veillées funèbres, les débits de boissons et autres lieux populeux de la ville.
Principale voie de sortie de ces jeunes qui, selon les témoignages des parents de ces quartiers, est une aubaine pour palier à l’oisiveté, à la vie de débauche, à la drogue, comme très souvent perçu par les autres communautés, mieux nanties.
Une situation qui au fil des années va donner naissance au Mbolé, un rythme qui tire ses origines des »bidonvilles » de Yaoundé et qui est aujourd’hui adulé dans la région sub-saharienne. Le film tourné pendant trois ans a, selon son réalisateur Éric Akam mobilisé trois générations, notamment les pionniers et la jeune génération des chanteurs de Mbolé à l’instar de Aristide Mpacko, Petit Malo, Petit Bozard et même les Médecins de Medeline, pour ne citer que ceux-ci.
Chacun y va de son latin et présente le Mbolé comme un mouvement »venu relevé et booster une jeunesse oisive… ».
TOUT L’OR DU KWATT, un cri de la jeunesse
Le film qui implique plus de 170 acteurs dépeint également les supplices de la jeunesse :
- Les problèmes d’emploi
- Les abus de pouvoirs
- L’épineuse problématique de la carte nationale d’identité
- Les arrestations abusives
- Les traumatismes
Cependant, »TOUT L’OR DU KWATT » n’est pas qu’une pâle copie de la société. Le film documentaire rend hommage aux enfants issus de ces quartiers difficiles qui sont aujourd’hui des idoles et des icones mondiales à l’instar de Samuel Eto’o, Francis Ngannou, Vincent Aboubacar ou le très regretté héros de l’indépendance Ruben Um Nyobè.
Une cagnotte visant à financer certains projets des talents du kwatt sera opérationnel très bientôt.
Serge Bonny