Contactée par Laura Dave Média, la journaliste à la retraite Marie Françoise Ewolo, figure emblématique de l’audiovisuel camerounais, livre un témoignage sincère et sans détour sur ce que fut et ce que devrait rester le journalisme. Un métier de rigueur, d’humilité et de sacrifice. Elle revient sur une époque où l’on exerçait avec passion, loin de la recherche d’enrichissement personnel, et adresse un message fort à la jeune génération.
Une époque, un esprit : celui du dévouement
“On n’allait pas au reportage pour de l’argent.” Cette phrase, presque brutale dans sa simplicité, résume l’essence de la vision de Marie Françoise Ewolo sur le journalisme. À ses débuts, elle portait son agra de 15 kilos à l’épaule, prenait le taxi sur ses propres moyens, réalisait son reportage, rentrait chez elle sans attendre ni collation, ni récompense. Un sourire nostalgique aux lèvres, elle lâche cette phrase comme une évidence:
« On n’a pas connu ça, on ne travaillait pas pour être payés. »

Ce n’était pas un sacrifice forcé, mais une acceptation consciente d’un métier exigeant. Un choix de vie, fondé sur l’amour de l’information et le respect du public.
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L’éthique avant tout
Dans un contexte où certains jeunes journalistes confondent proximité avec personnalités et compromission, Marie Françoise est claire :
« Je ne suis pas là à harceler les personnalités. Non, non et non. Il ne faut pas le faire. C’est hors éthique. »
Elle admet qu’il arrivait parfois qu’une personnalité touchée par la qualité du travail manifeste sa gratitude à travers un geste spontané, une enveloppe apportée discrètement par un chauffeur.
« Je l’acceptais parce que j’avais bien travaillé. Mais je n’étais pas là pour mendier. »
Pour elle, la dignité professionnelle ne se négocie pas. Le respect du métier passe par la retenue, la rigueur et l’humilité.

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Aux jeunes : l’humilité comme boussole
Son message aux jeunes générations est sans équivoque :
« Soyez humbles. L’humilité dans le journalisme compte beaucoup. »
Dans une époque dominée par les réseaux sociaux et la course à la visibilité, elle appelle à revenir aux fondamentaux du métier : la discrétion, l’écoute, la vérification, le service public.

Le journalisme, le plus pauvre des métiers, mais le plus noble des engagements
« C’est le métier le plus pauvre. Il n’y a pas d’argent? dans le journalisme. On est pas riche parce qu’on est journaliste.»
Pour Marie Françoise Ewolo, l’héritage d’un journaliste ne se mesure pas à sa fortune, mais à la trace qu’il laisse dans les consciences. Et c’est justement cela qui en fait toute la noblesse.
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Vanessa BAHO





