Créée pour prévenir et surveiller le bon ordre, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publique, la police municipale camerounaise fait l’objet de nombreuses accusations d’abus, notamment dans les grandes métropoles: Yaoundé et Douala.
des stars camerounaises montent au créneau pour dénoncer
Trois figures du monde culturel camerounais contactées par la rédaction de Laura Dave Média tirent la sonnette d’alarme face à ces dérives de plus en plus récurrentes.
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Charly Mpouma, acteur de cinéma, parle d’un mal enraciné dans le système. « Ces abus s’expliquent par un manque criard de formation en droits de l’homme, une faible supervision, des conditions de travail précaires, et surtout une culture de l’impunité », explique-t-il. Pour lui, tant qu’il n’y’ aura pas un encadrement rigoureux et des mécanismes de sanction efficaces, les bavures continueront d’entacher l’image d’un corps censé protéger la population.

La web comédienne Nikita Nike partage son expérience survenue à Douala : » Après un spectacle, alors que j’attendais mon chauffeur, des agents municipaux, manifestement ivres, m’ont interpellée. J’ai essayé de m’éloigner en chantant, et l’un d’eux m’a lancé des paroles déplacées« . Elle dénonce également la corruption banalisée : « Certains agents bradent leur honneur pour 500 francs. » Elle tempère toutefois : « J’ai aussi rencontré des agents courtois».

Sakwe Time, lauréate du concours Mutzig Star 2024, met en lumière un problème de recrutement : « Quand on transforme un ancien maçon en policier municipal sans formation ni passion, cela donne des agents agressifs et nerveux. » Elle propose une solution concrète : équiper les agents de caméras embarquées, surveillées à distance, à l’image de certains pays occidentaux. « Cela dissuaderait les abus et permettrait de vérifier la version des faits en cas de litige. »

Pour ces artistes, la solution passe par une réforme en profondeur. Il ne suffit pas de dénoncer : il faut repenser le rôle même de la police municipale et rétablir une relation de confiance avec les citoyens.
Alex, moto-taximan résidant à Douala, parle d’une police municipale qui agit souvent en dehors du cadre légal, parfois avec la complicité de certains magistrats communaux : « La plupart des agents de la police municipale ne respectent pas l’éthique et la déontologie de leur travail parce qu’ils veulent toujours mater le peuple et aussi parce que pour nombreux, ils sont arrivés dans la police municipale grâce à des affinités politiques ou familiales. Ce sont ces affinités qui font qu’une fois sur le terrain, ils ne respectent plus rien ni personne. »
Une police municipale formée, encadrée, respectueuse des droits de l’homme est possible, si les autorités locales prennent la pleine mesure de la situation.
Immigration clandestine des jeunes : Mr Leo et Nda Chi prennent la parole.
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William Nlep