Le mausolée de Patrice Émery Lumumba, héros de l’indépendance congolaise, a été vandalisé dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 novembre 2024 à Kinshasa au Congo. Le ministère de la Culture a confirmé cette information dans un communiqué publié le lendemain, dénonçant un « acte odieux visant à désacraliser la sépulture » de l’ex-homme d’État.
L’imposant édifice en béton, niché au pied de la tour de l’Échangeur, avait été conçu pour protéger une relique, une dent unique en son genre, celle de Patrice Éméri Lumumba, récupérée après un parcours tumultueux. Après son assassinat brutal en janvier 1961, le corps du héros Lumumba avait été dissout dans l’acide, laissant la nation sans aucun vestige physique de son premier Premier ministre.
Cependant, des décennies plus tard, un ancien policier belge ayant participé à cette tragédie, s’était vanté de détenir une dent de Lumumba. Cette pièce, saisie par la justice belge en 2016, fut finalement restituée à la RDC dans un geste symbolique accompagné d’excuses officielles de la Belgique pour sa « responsabilité morale » dans ce drame.
Suite à ce grave incident, le site a été fermé au public. Seuls les membres de la famille Lumumba pouvaient y accéder.
Deux fils de l’ancien chef de gouvernement ont exprimé leur indignation face à cet événement tragique et demandé qu’une enquête approfondie soit menée, pour élucider les circonstances de cet acte de vandalisme, comme on peut le lire dans les colonnes des journaux locaux.
L’histoire de Patrice Lumumba demeure un puissant rappel des luttes passées pour l’indépendance et la souveraineté du grand Congo.
Assassiné à l’âge de 35 ans, après avoir été renversé en septembre 1960, Patrice Émery Lumumba avait marqué les esprits par son discours prononcé le 30 juin 1960 lors de la proclamation de l’indépendance du Congo belge, dans lequel il fustigeait l’humiliant esclavage qu’avait imposé la Belgique à son peuple.
L’enquête en cours devra déterminer les responsabilités et les motivations derrière cette profanation.
Rosy Mireille Nanjip