On l’a connue dans le rôle d’Anas, épouse de Mintoumba (Ébenezer Kepombia) dans la série Les Déballeurs, puis dans la série Cercle Vicieux, ensuite comme productrice du film La Triarde, Tamar Tientcheu s’est consacrée depuis quatre ans dans l’entrepreneuriat, laissant ses milliers de fans dans l’incertitude et un perpétuel questionnement. A cheval entre la France et le Cameroun et très réclamée par le public, Tamar Tientcheu nous a accordé un entretien téléphonique, où elle nous conte à cœur ouvert son histoire, ses désillusions et ses espoirs.
Laura Dave Média (LDM) : Bonsoir Tamar Tientcheu, j’allais dire Anas, et merci de nous accorder cet entretien.
Tamar Tientcheu : Merci à vous de me solliciter. Quand vous m’avez contactée, j’ai eu très chaud au cœur. Merci pour cette main tendue.
LDM : Que devient Tamar, l’actrice qui a explosé aux côtés du réalisateur Ebenezer Kepombia et ravi de nombreux téléspectateurs à l’époque ?
Tamar Tientcheu : Je n’ai pas beaucoup changé, je suis la même personne. Je réside entre la France et le Cameroun. Au Cameroun, je gère ma boutique. Je suis mère de deux charmantes fillettes et épouse d’un adorable mari. Je deviens également une femme qui parle de Dieu, qui prêche l’évangile.
LDM : Depuis la tournée de votre film LA TRIARDE, vous vous êtes beaucoup éloignée du cinéma. Quelles en sont les raisons ?
Tamar Tientcheu: Je me suis éloignée du grand public mais j’observe la chose cinématographique à distance. Je regarde ce qui est fait et proposé par les collègues pour amener le cinéma camerounais au niveau mondial. Le fait d’être au Cameroun de façon saisonnière explique aussi pourquoi on ne me voit pas dans les projets cinématographiques actuellement.
LDM : En 2021, vous ouvrez une boutique de vente de sacs à Yaoundé, pourquoi avoir choisi de vous lancer dans l’entrepreneuriat ? Est-ce à dire que le cinéma camerounais ou africain ne nourrit pas son homme ?
Tamar Tientcheu : J’ai toujours entrepris. J’ai fait dans la vente des compléments alimentaires, produits cosmétiques et bijoux pendant plusieurs années au Cameroun. Mais aujourd’hui, c’est grandeur nature parce que j’ai ouvert une grande boutique du côté de Yaoundé qui fait dans la vente d’accessoires de mode, des sacs à main de luxe et vêtements grandes tailles. Je suis née d’une mère commerçante qui était parmi les piliers de la friperie au Cameroun. Je l’accompagnais dans les marchés de plusieurs villes pour vendre telles quel Souza, Penda mboko, Mbanga, Njombé, Penja, Loum. Je profite d’ailleurs pour saluer toutes ces populations qui ont bercé mon enfance.
https://www.facebook.com/share/r/iyQv1LgfeiyBVc3r/?mibextid=oFDknk
LDM : En 2022, vous décidez de vous consacrer au Seigneur, ce qui vous éloigne davantage de toutes les activités liées au cinéma. Pourquoi ce choix ? Y’a-t-il une différence entre l’ancienne et la nouvelle Tamar?
Tamar Tientcheu: Oui, il y a une différence entre l’ancienne et la nouvelle Tamar car la Bible dit que les choses anciennes sont passées. Aujourd’hui j’appartiens à Jésus-Christ, je vis pour lui. Ce n’est pas cette marche chrétienne qui m’éloigne de mon public, non. Le cinéma c’est mon métier et ma marche avec Christ c’est ma vie spirituelle que je bâtis au quotidien. Je me suis consacrée au Seigneur bien avant 2022. C’est juste que ces dernières années, je ressens le besoin de répondre à l’appel de Christ et j’ai envie de partager cet amour que j’ai pour lui avec le monde entier. C’est une mission.
LDM : En avril 2023, vous convolez en justes noces. Qu’est qui a changé dans votre quotidien ? Parlez-nous de votre époux et vos enfants (si cela ne vous dérange pas biensûr).
Tamar Tientcheu : Effectivement en 2023 je me suis mariée à un merveilleux homme que j’ai rencontré des années auparavant. J’ai beaucoup de grâce de l’avoir dans ma vie. On ne désespère pas quand on est en Christ. Nous vivons une vie merveilleuse. J’ai une famille bénie.
LDM : Très dévouée à votre business que vous promouvez sur les réseaux sociaux, vous êtes certainement au parfum de l’actualité comme cette condamnation du web humoriste ivoirien Observateur Ébène à un an de prison pour diffamation sur les réseaux sociaux et la diffusion de la nudité d’un acteur camerounais. Quel est votre avis sur la cybercriminalité dont sont victimes les célébrités comme vous ?
Tamar Tientcheu : Je trouve triste et déplorable qu’au XXIe siècle et avec toute la civilité et les bonnes habitudes que nos parents se tuent à nous transmettre au quotidien qu’on puisse arriver à ce genre de barbarie. C’est inadmissible. Avec l’arrivée des réseaux sociaux, les gens, au lieu de s’en servir pour gagner de l’argent et arrondir leurs fins du mois s’en servent plutôt pour détruire les autres. Personne n’a le droit de diffamer et exposer la nudité de l’autre.
LDM: Qu’auriez-vous fait si pareille situation vous arrivait ?
Tamar Tientcheu : Je ne sais pas. Je m’en remettrai sans doute au Seigneur qui est ma force. Je ne souhaite cette situation à personne même pas à mes pires ennemis. Apprenons à pardonner et à oublier quand on est blessé, comme Christ nous a pardonnés.
LDM : Il y a également ce phénomène d’infanticide et de parricide. Des enfants qui tuent leurs parents et des parents qui en font de même. Un mot là-dessus ?
Tamar Tientcheu : C’est le monde en l’envers. Le médicament de ces choses c’est l’amour, l’éducation. Il y a tellement de facteurs qu’il faut revoir. L’amour et l’éducation qu’on donne à un enfant défini qui il deviendra demain.
LDM : Une vague de stars incitent dernièrement leurs followers à s’inscrire sur les listes électorales. Êtes-vous pour ou contre ?
Tamar Tientcheu : Nous devons nous inscrire sur les listes électorales pour décider de l’avenir que nous voulons pour notre pays. C’est un devoir en tant que citoyen. Je demande à toutes les personnes qui me suivent de s’inscrire massivement sur les listes électorales.
LDM : Le 1er Mai était Fête du travail. Vous êtes actrice, entrepreneure et agricultrice. Quel message pour les jeunes qui cherchent un emploi à tous les prix?
Tamar Tientcheu : Il faut chercher un emploi mais pas à tous les prix. Je demande aux jeunes de chercher du travail en entreprise et s’il n’y en n’a pas là-bas de se former et d’entreprendre. Les jeunes peuvent monter leurs propres startups et se développer de diverses manières. Ne vous renfermez pas. Ayez l’esprit ouvert et la créativité. Les jeunes ont tellement de ressources.
LDM : Vous avez joué dans plusieurs séries qui ont marqué le public. À quand le grand retour de ‘’Anas’’ sur la scène cinématographique ?
Tamar Tientcheu : Je suis disponible pour travailler. Avant, les réalisateurs disaient que je suis en France et que pour me déplacer, il faudra payer un billet d’avion. Je lance un appel aux réalisateurs. Je suis disponible pour reprendre la scène. Personnellement je travaille sur un come-back.
LDM : Merci d’avoir répondu à nos questions.
Tamar Tientcheu : C’est moi qui vous remercie. Que Dieu bénisse Laura Dave Média.
Entretien mené par Ève-Pérec N.BEHALAL