Franck Mulaja, figure emblématique de la musique chrétienne en République Démocratique du Congo, tire la sonnette d’alarme sur le comportement déviant et regrettable des chantres du gospel. Pour l’artiste, cette musique doit avant tout servir à glorifier Dieu et non à générer des profits comme il le constate malheureusement.
Alors que le genre gospel connaît une popularité croissante à l’échelle mondiale, certains de ses plus fervents défenseurs s’inquiètent de la tournure qu’il prend chez certains de ses chantres. C’est le cas de Franck Mulaja, chanteur et leader du groupe « Échos d’adoration » qui s’est récemment exprimé sur la commercialisation rampante de la musique chrétienne. L’artiste redoute que l’appât du gain n’ait pris le dessus sur la mission spirituelle première de cette musique, qui est d’élever les âmes vers le divin : « La musique sacrée n’a pas pour vocation d’être une musique commerciale », martèle Mulaja.
Selon lui, la vocation du gospel est de transmettre un message de foi et de louange, et non de générer des profits. Il observe en outre que l’évolution du secteur a conduit à une forme d’industrialisation de la musique chrétienne, avec des artistes davantage préoccupés par leur succès financier que par leur rôle de messagers spirituels : « C’est par l’évolution des choses qu’aujourd’hui la musique chrétienne fait entrer de l’argent ». https://www.facebook.com/share/v/qK98a6ZYT6VMMugE/
L’interprète congolais met en garde contre les conséquences de cette dérive. Il estime que l’obsession aux gains financiers risque de pervertir les choix artistiques et de conduire certains artistes qui n’ont aucune vocation à pénétrer cet univers de sanctification pour l’honneur du Dieu suprême:« Lorsque nous mettons en avant l’aspect commercial, nous perdons l’essence même du gospel », prévient-il.
Ce glissement pourrait, selon lui, amener certains à introduire des éléments inappropriés, tels que l’ajout de danseuses et accoutrements pour divertir les spectateurs, au détriment du message sacré.
Ce n’est pas la première fois que Franck Mulaja exprime ses préoccupations à ce sujet. Il observe que dans un contexte où la musique gospel génère désormais des revenus significatifs, beaucoup d’artistes se retrouvent pris au piège de la célébrité et du profit financier.
L’artiste redoute que cette quête de profit ne finisse par vider la musique chrétienne de son sens profond. Pour lui, ce n’est pas une simple question de forme, mais un véritable enjeu de fond : « Si nous continuons dans cette direction, nous détruirons tout ce que la musique gospel représente ».
Mulaja interpelle ainsi les musiciens gospel à s’interroger sur leurs véritables intentions et à renouer avec la dimension spirituelle de leur art. Il souligne qu’il est crucial de résister à l’attraction des paillettes et de la popularité facile et de remettre Dieu au centre de l’œuvre divine.
Rosy Mireille Nanjip