En fin de semaine dernière, la prodige du Makossa Alexandra Seppo faisait une déclaration choquante sur la toile. La protégée de Steven Music affirmait au cours d’une interview avoir renoncé à un salaire de 700.000 FCFA pour se consacrer pleinement à la musique. Ce choix, considéré comme un suicide dans le contexte précaire de l’emploi au Cameroun a fait réagir plusieurs de ses collègues qui l’ont transformé en un trend pour dénoncer la misère dans laquelle baignent les artistes au Cameroun.
Depuis que la chanteuse Seppo a informé l’opinion de ce qu’elle avait préféré se lancer dans la musique que de travailler dans un bureau pour 700.000 FCFA, elle a comme jeté un pavé dans la mare. Ses collègues artistes ont depuis lors bondi sur l’occasion pour en faire une pancarte satirique de revendications.
Majoie Ayi, l’artiste de bikutsi présentée comme la »chanteuse intellectuelle » écrit : » J‘ai laissé l’ENAM avec un salaire de 500.000 pour me consacrer sur la musique. Même si je pointe 10.000fcfa où est le problème? »
Comme elle, Petit Malo s’est aussi jeté dans l’eau en tirant sur la Société Nationale Camerounaise de l’Art Musical, SONACAM : « J’ai abandonné un boulot luxueux où je touchais 950 milles FCFA le mois. J’avais un appartement à ma disposition, un chauffeur et 02 gros bras, juste pour mon amour démesuré du mbolé, le bruit du djembe m’avait complètement dévasté au point où je ne pouvais plus me retenir. Qui suis-je pour résister à l’appel de la révolution du mbolé ? Même si pour l’instant les droits d’auteur varient entre 20.000 et 40.000 fcfa tous les six mois. Je garde espoir qu’un jour on verra le soleil, car chacun est né pour suivre sa passion !!! »
Notons que le »Pape du mbolé » qui fait danser les mélomanes depuis plusieurs années a un nouveau single sur le marché baptisé AKEVA.
👇🏽 https://youtu.be/FF4VymE4FNM?si=mUzGsd91mIuV5V49
Pour le musicien et guitariste Stéphane Akam, seuls les artistes signés sous un label peuvent se permettre ce caprice :
» Quitter un travail où on te paye 700.000 ? Seuls ceux et celles qui ont un label de production vont faire ça hein. Sinon quand tu es indépendant tu vas utiliser le salaire là pour financer ta carrière. »
Une bouderie que ne fera assurément jamais l’artiste Koppo qui l’a d’ailleurs fait savoir, suivant à sa manière la tendance en ces mots:
»Je ne peux pas laisser mon salaire de la Camtel pour la musique. Je tiens à mourir dignement. Koo (expression camerounaise) cotisez pour l’artiste KOPPO qui a besoin de médicaments dans un centre hospitalier de la place. Vous aimez trop nous voir souffrir ».
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Eve-Pérec N.BEHALAL