Depuis l’arrêté présidentiel du 20 juin dernier qui revoit à la hausse les prix des timbres de la carte nationale d’identité et autres pièces consulaires, l’opinion publique s’interroge sur les réelles motivations derrière cette décision quand on sait combien certains chantiers interminables excèdent les budgets et avalent les fonds publics du pays chaque année. Acteurs politiques, sportifs, culturels et hommes de médias sortent de leur réserve pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une volonté d’asphyxier les populations déjà mal-en-point.
Rien ne présageait une nouvelle aussi déconcertante à la veille de la célébration de la journée internationale de la musique. En grande pompe sur la toile, plusieurs affiches annonçaient les couleurs d’une belle fête aux sonorités locales. Et comme un couperet, un arrêté du Président de le République signé du 20 juin 2024 est venu plomber l’ambiance bon enfant qui s’annonçait dans les différents lieux de concerts à entrée libre.
« Où va-t-on prendre 15.500FCFA pour faire la Cni ?’’ s’est exclamé sur Face l’artiste-musicien Stéphane Akam, qui peine déjà a percevoir ses droits d’auteurs.
Sur le même ton, le cinéaste Franck Olivier NDEMA, s’est prononcé sur cette nouvelle mesure d’augmentation du cout de la CNI qui sera délivré annonce-t-on en 48h ! Passant ainsi de 2 800 à 10 000 FCFA, soit une hausse de 25% :
« Les frais mortuaires qui étaient gratuits passent à 100.000 FCFA. Donc tu meurs tu paies les taxes pour être inhumé ?!!! s’insurge-t-il !
Les hommes de media ne sont pas en reste. Le journaliste sportif Marc CHOUAMO esquisse que « pendant qu’on s’entredéchire, Églisiens / Hiboux…le Timbre CNI prend son envol … ! Sans compter les autres pièces du dossier et leurs coûts».
Les réactions les plus incisives viennent des leaders politiques. Maurice KAMTO du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun pense que l’acte du Président de la république est injuste car « elle ne tient pas compte du pouvoir d’achat du peuple qui a été réduit de manière considérable ». Par conséquent il « demande purement et simplement l’annulation de cette disposition ». L’avocat Me Akere MUNA du mouvement NOW lui se demande « pourquoi c’est le peuple qui doit payer l’addition alors que le problème est ailleurs ».
Luc BIGA