Daniel Nsang, l’un des acteurs les plus en vue au Cameroun actuellement fait l’objet de lynchage sur le Meta. En cause, la diffusion d’une vidéo qui viole son intimité. Le fait, rentre pourtant dans les infractions criminelles punies par la législation camerounaise. Les explications d’un homme de loi dans cet article de Laura Dave Média.
La cybercriminalité contre les célébrités est en hausse dans notre ère digitale où règlement de compte, buzz et recherche effrénée de vues bafouent très souvent le principe du respect de la vie privée.
Il y a deux jours, le 15 avril précisément, une vidéo compromettante de l’acteur Daniel Nsang a atterri sur les réseaux sociaux et a été partagé des centaines de fois. La vidéo, apparemment filmée sans le consentement de l’acteur lui vaut depuis lors moqueries et railleries. La victime n’a pas encore réagi, mais nombreux sont les collègues et autres célébrités (Maalhox, Hervé Nguetch, Serge Belang, Diane Nama, Rosine Nguemgain, Diane Mekongo, Robinson Piffo, Flavienne Tchatat, Emy Dany Bassong, Joël Patrick Oyono) qui lui apportent depuis lors leur soutien inconditionnel et condamnent avec la dernière énergie cet acte qu’ils considèrent comme une violation d’intimité et de dignité, heureusement punie par la législation camerounaise.
Pour mieux comprendre les implications juridiques de cet acte, notre rédaction a contacté le Dr Louison Essomba, juriste et enseignant de droit à l’Université de Douala qui précise : « Le code pénal sanctionne de la manière la plus sévère les actes qui portent atteinte à la moralité publique surtout lorsqu’ils sont portés à la connaissance et aux yeux du public. »
Ce que dit la loi
Face à cette violation, les dispositions légales sont claires contre les auteurs de pareils crimes.
Selon la Loi N°2010/012 Du 12 DECEMBRE RELATIVE À LA CYBERSÉCURITÉ ET LA CYBERCRIMINALITÉ AU CAMEROUN dans son article 75 alinéa (1) »est puni d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d’une amende de 1.000.000 (un million) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui enregistre et diffuse à but lucratif, par la voie de communications électroniques ou d’un système d’information sans le consentement de l’intéressé, des images portant atteinte à l’intégrité corporelle. »
LE CODE PÉNAL CAMEROUNAIS en son article 263 stipule qu’ « Est puni d’un emprisonnement de de quinze (15) jours à deux (02) ans et d’une amende de dix mille (10.000) à cent mille (100.000) francs ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui outrage publiquement à la pudeur. »
Interpellation !
Dr Louison Essomba conseille aux utilisateurs d’internet et particulièrement des réseaux sociaux de veiller à ne pas tomber sous le coup de la loi en « respectant la dignité humaine car le corps de l’être humain est un corps de consécration et de dignité ». Il invite également les célébrités à se souvenir qu’elles »sont des exemples pour la société et qu’elles doivent rester dignes dans leur célébrité, loin de l’indécence, hommes comme femmes ».
Daniel Nsang, une carrière en poupe !
Daniel Nsang commence sa carrière d’acteur en 2018 dans le film »Fastama » de Stéphane Yung dans lequel il travaille aux côtés de Julia Samantha Edima, son ex petite amie. Mais c’est en 2020 que celle-ci explose grâce à son rôle de Piwele le recteur dans la série Madame Monsieur.
Ingénieur en bâtiment de profession, Daniel Nsang est l’un des acteurs les plus populaires de sa génération, suivi non seulement pour son talent mais aussi pour l’image soignée qu’il projette auprès de ses nombreux followers et du public. Il est d’ailleurs égérie de plusieurs marques de vêtements et d’accessoires de mode au Cameroun.
Eve-Pérec N.BEHALAL