Selon une disposition contenue dans la Loi de finances 2024 votée par l’Assemblée nationale camerounaise et signée le 24 décembre 2023 par le ministre des finances Louis Paul Motazé, les influenceurs sont désormais taxés sur leurs revenus. Dans cet article, Laura Dave Média nous présente succinctement l’alinéa de la loi qui contient cette note ainsi que les réactions de certains influenceurs à la suite de cette promulgation qui fait l’actualité au Cameroun.
5% sont prélevés sur les revenus des créateurs de contenus selon la loi de finances 2024. Les termes de la circulaire laissent entendre que depuis le 1er janvier 2024, le gouvernement impose une taxe sur les profits importants réalisés par les influenceurs sur les plateformes et applications des réseaux sociaux, ainsi que d’autres individus qui échappent actuellement à la fiscalité. Le texte de la loi de finances 2024, à son article 56- (1), stipule:‹‹ les revenus générés sur les plateformes numériques, par les particuliers qui y réalisent des opérations de vente d’un bien, de fourniture d’un service ou d’échange ou de partage d’un bien.›› sont considérés comme revenus imposables .C’est donc dire que cette circulaire ne concerne pas seulement les influenceurs qui vendent leurs notoriétés à travers des services rendus aux entreprises et à des particuliers, mais aussi les revenus générés par les particuliers opérants dans la vente en ligne, une activité en pleine expansion au Cameroun depuis l’avènement d’internet et des réseaux sociaux. Néanmoins les people n’ont pas hésité à réagir et à donner leur point de vue.
Réactions des influenceurs
Pour certaines célébrités des réseaux sociaux qui ont réagi après l’annonce de la loi qui implique qu’ils doivent désormais payer les impôts, de nombreux manquements sont à noter dans cette disposition. D’après le blogueur Arol Ketch:‹‹ L’idée à la base de taxer les influenceurs comme ça se fait ailleurs, notamment en France, est bonne, mais en réalité, ce sera difficile de contrôler parce que l’État du Cameroun n’a pas les moyens et les technologies nécessaires pour pouvoir contrôler les gains.››.
Un point de vue qu’épouse parfaitement le célèbre influenceur Steve Fah qui trouve quant à lui que la charrue a été mise avant les boeufs car le gouvernement camerounais devrait au préalable réglementer l’activité en elle même car :‹‹La plus grande source de revenu d’un influenceur, c’est la monétisation. Or, les plateformes, Facebook, YouTube, TikTok, ne reconnaissent pas le Cameroun. Nous sommes donc obligés d’enregistrer nos comptes dans les pays où la monétisation passe. Pour moi par exemple je suis enregistré aux USA et c’est là-bas que je paye mes impôts.›› affirme t’il. En plus, il propose la création d’un conseil national des réseaux sociaux avec à sa tête un influenceur.
Pour d’autres comme la comédienne Rosine Nguemgaing , la nouvelle est une surprise qui suscite des questionnements :‹‹Que les influenceurs doivent payer les taxes ? Les influenceurs qui ont un business à leur actif ou ça implique aussi ceux qui ne travaille pas ?Donc quelqu’un va payer pour le titre d’influenceur qui ne lui rapporte même pas quelque chose?››. Elle rajoute:‹‹ J’étais déjà entrain de réfléchir comment en 2024 je vais moi devenir influenceuse mieux je reste avec mon titre de comédienne ››. Une démission que plusieurs autres pourraient copier lorsque les premiers recouvrements seront lancés.
Célestin Lieugop