Un acte de violence conjugale d’une rare intensité a secoué la paisible communauté de Baleng, village situé dans la région de l’Ouest du Cameroun. Le 19 juillet dernier, Alexis Tagne, un notable influent de la chefferie Baleng a été arrêté par la gendarmerie pour avoir entaillé sa femme jusqu’à l’entre-jambe, avec la machette. Cette dernière, qui n’est pas à sa 1ere bastonnade s’est rendue chez le roi Baleng pour que ce dernier demande la libération de son bourreau, père de ses 5 enfants.
Dans une vidéo devenue virale sur la toile, Sylvie Pokam, épouse du notable Alexis Tagne fait un témoignage depuis l’hôpital de Bafoussam dans lequel elle est internée pour blessures graves. Selon son témoignage, son mari l’a prise par surprise avec un 1er coup de machette sur le crane, suivi d’un 2e au même endroit, ensuite un autre sur le bras. C’est une fois évanouie qu’il va terminer sa sale besogne sur son entrecuisse. Grièvement blessée et en sang, elle sera transportée d’urgence dans cet hôpital.
Quelques jours plus tard, alors qu’elle n’est pas encore remise de ses blessures, Sylvie Pokam va prendre la parole publiquement pour demander pardon et plaider par devant le roi, pour la libération de son mari actuellement détenu à la brigade de gendarmerie de Djeleng.
Malgré ses graves blessures, elle a exprimé dans une autre vidéo son désir de voir son mari libéré par amour pour lui et pour leurs enfants : « Il me bat souvent, mais l’erreur est humaine. Pardon, il ne m’a pas tuée, laissez Dieu le juger. C’est le père de mes enfants, pardonnez et libérez-le de prison ».https://www.facebook.com/share/v/uJZgsfQZNy9vRWAb/?mibextid=oFDknk
Les circonstances du drame
Sylvie Pokam est mariée à Alexis Tagne et ensemble avec qui elle a cinq enfants. Les premiers éléments de l’enquête rapportés par nos confrères d’Equinoxe Télévision,
révèlent que la dispute a éclaté suite à un différend familial. Sylvie a expliqué que son mari l’avait mise à la porte. En tentant de partir seule, laissant les enfants derrière elle, elle a déclenché la colère de ce dernier qui l’a alors attaquée violemment : « Je lui ai dit que si un enfant n’était pas le sien, je partirais avec lui. Sinon, je les laisserai tous et partirai seule. En me retournant pour partir, j’ai ressenti un coup violent à la tête qui m’a immédiatement donné des vertiges […] »https://youtu.be/QsIOxBX7IWk
Contexte familial et motifs de l’agresseur
Les accusations d’infidélité aurait pour source un malentendu concernant la santé de leur fils malade et par les soupçons d’Alexis Tagne, qui l’accusait de porter l’enfant d’un autre homme se sont attisés. Sylvie de son côté, a affirmé être en période de menstruation, réfutant ainsi les accusations de grossesse : « Il m’a accusée d’être enceinte, mais je saigne actuellement ».
Réactions et conséquences
Face à cette situation choquante, le roi des Baleng, Sa Majesté Fo Negou II, a pris des mesures drastiques. Il a qualifié les actes de Alexis Tagne dit Wembé Deffo Tagne Takoutseing Tchoup de « tentative de meurtre » et l’a destitué de ses fonctions de notable : « J’informe le public que le présumé coupable est d’ores et déjà exclu du forum du Conseil supérieur des notables Baleng et de toutes activités le concernant. Je rassure que le prendrai, en temps opportun et avec la dernière énergie des mesures appropriées à la dimension de l’acte ignoble posé par cet individu».
Pour l’heure, Alexis Tagne est toujours en détention, en attendant de passer devant le procureur de la république pour répondre de ses actes. L’affaire, largement relayée par les médias locaux, soulève des questions cruciales sur la nécessité de lutter contre les violences conjugales.
Rosy Mireille Nanjip