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PEOPLE / Musique: Ces groupes de musique camerounais qui ont brisé les cœurs par leur séparation

La musique camerounaise est depuis des décennies un moyen de commémorer les faits et évènements ayant marqué des vies. Cette musique a vu défilé bien de groupes mythiques sur plusieurs générations des générations qui ont porté haut la culture mais qui malheureusement n’ont pas survécu à l’épreuve du temps. Flash-back sur quelques uns d’entre eux qui ont brisé les cœurs par leur séparation.

Les Black Styl

C’est l’un des groupes mythiques de l’histoire de la musique camerounaise qui s’est effrité avec le temps. Les Black Styl étaient un orchestre de Makossa des années 70 porté par les inconditionnels chantres de ce ryhme des peuples Sawa, Nkotti Francois dit ‘’Dextopelaire’’, de regrettée mémoire, Toto Guillaume et Emile Kangué, qui ont été rejoints plus tard par Yves Lobe, Mouelle Jean, Monny Miller, sans oublier Nelle Eyoum. La jeune Nadia Ewande rejoindra le groupe lors de sa renaissance dans les années 90. Plusieurs tubes à succès ont jalonné leur collaboration bien que certains poursuivaient à coté des carrières en solo. Comment ne pas se souvenir des titres comme « Françoise », de « Ndutu », ou bien encore de « O sambo » ou « Makom ma mala ». de vrais régals pour cet âge d’or qui a propulsé la culture camerounaise au-delà de ses frontières et qui continue aujourd’hui de bercer les nostalgiques de « la belle époque » malgré l’éclatement du groupe.

Les Têtes brûlées

Ils étaient pour le Bikutsi ce que les Black Styl étaient pour le Makossa. Leur accoutrement très particulière et hors du commun rentrait en droite ligne avec l’énergie qu’il dégageait sur scène. Avec leurs costumes excentriques, leurs crânes à moitié rasés et les dessins de peinture blanche sur leurs corps, ils étaient devenus rapidement le groupe de Bikutsi le plus connu au Cameroun et dans le monde dans les années 80. Leur musique reprenait des rythmes ancestraux des tréfonds de leur grand village natal dans un style électrique grâce notamment aux cordes de la guitare de Zanzibar, le leader du groupe parti très tôt, amsi dont on n’oublie pas la dextérité lors de l’interprétation Live du fameux titre « Essingan ». Les textes étaient engagés et ciblaient de nombreux fléaux qui minaient la societe camerounaise. Le groupe chavirera malheureusement suite au décès de Zanzibar, l’un des ténors du groupe. Atebass et Jean-Marie Ahanda ont continué tant bien que mal à faire vivre le groupe. Mais depuis les années 2000, après leur dernier album et l’état de santé fébrile de Atebass, le groupe ne subsistera pas. Les Têtes brûlées ont inspiré bien de générations.

Sergeo Polo et Njohreur

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Partis de l’écurie des « Sans Visas » de Petit-Pays pour se frayer un chemin dans l’univers du showbiz, le duo Sergeo & Njohreur n’aura duré que le temps d’une saison. Leur collaboration qui sonnait comme une ère révolutionnaire dans le paysage du Makossa au Cameroun avec la sortie en 1996 de l’album intitulé « Le Mari d’autrui », un carton à l’époque. La chanson principale éponyme avait propulsé les 2 chanteurs au sommet des hit-parades locaux. L’album a été sacré un an plus tard « Meilleur album makossa » et «Meilleure révélation». Le bonheur des mélomanes sera de courte durée. Les deux anciens amis se sépareront non sans fracas pour des carrières solo. Sergeo Polo sortira en 1998 l’album intitulé « Carton rouge » qui sonnera comme une trahison pour Njohreur, confirmant par la même occasion le divorce entre les deux hommes. Quelques années après leur séparation, la reprise du titre à succès « Le Mari d’autrui » par le ‘’Président de Deido à Paris’’ Sergeo Polo fait à nouveau rejaillir la polémique sur la paternité de l’œuvre. Sergeo qui affirme qu’il en est l’auteur et Njohreur qui déclare que la chanson a été co-écrite. Jusqu’à ce jour, l’on n’a plus jamais vu les deux hommes ensemble sur une oeuvre, eux qui n’arrêtent pas de se lancer des piques par média interposé à chaque fois que le sujet de leur désamour est abordé.

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S’il y a un groupe de musique urbaine au Cameroun qui était au-dessus de la mêlée au début des années 2000, c’est indiscutablement le Bantou Pô-Si. Ferros Mamluck, Guich’K et Final D ont fait danser de nombreux Camerounais, jeunes et moins jeunes, sur des titres à succès tels que ‘‘Nikeles’’, ‘‘Jameyi’’, ‘‘Misambo’’, ‘‘Loba’’ ou encore la reprise plutôt réussie de « Sing a song » de la Sud-africaine Myriam Makeba. Ils ont su imposé leur style à une époque où le mouvement Hip pop était perçu comme une musique de « vo-yous » au même titre que le football. De nos jours, seul Final D, avec sa voix unique, est resté sous les feux des projecteurs. Au demeurant, on attend la renaissance du groupe autour d’un projet à venir tel que l’avait annoncé Final D sur un plateau de télévision.

X-Maleya

C’était un trio comme on en rencontre rarement au sein de la communauté musicale camerounaise. Créé dans les années 90 sous la conduite de Ruben Binam, les trois mousquetaires vont impulser une nouvelle dynamique à la musique Kmer au point d’en devenir des ambassadeurs. A travers leur musique, X-MALEYA composé de Auguste Rim, Haissam Zaiter dit Haïs, et Roger Samnig ont proposé une gamme très variée et assez riche de sonorités africaines, mélangées aux sonorités qui caractérisent leurs différentes origines et sensibilités musicales. Jazz, Country music, Reggae, Rn’B, Afro pop et bien d’autres. Les titres comme « Tchokolo », « Hola mè », « Doumba », « Son Mè », « Mon Ex », « Mama », ont fait chavirer les coeurs. Que de belles mélodies.
Contre toute attente et sans raison officielle donnée au public, Auguste Rim quitte la bande. Depuis, le trio est devenu un duo, au grand désarroi de leurs millions de fans. Roger poursuit l’aventure X Maleya avec Hais, Auguste s’est trouvé un nouveau compagnon avec qui il forme un duo musical, « Angel BSLA et Auguste ».

RIDIMZ

Le groupe Ridimz est créé en 2008 à Buéa dans la région du Sud-ouest Cameroun avec trois membres : Diyani Bill dit Phill Bill, Kezzy dit K. Master K et Flamez connu aujourd’hui sous le nom Dr Nkeng Stephen. Ridimz se distingue par un style qui leur est propre, un mélange d’Afropop et des rythmes locaux de Bikutsi, de Makossa et d’assiko qu’ils nomment l’Afro-Bikoss. Le groupe est à l’origine de la chanson populaire « Shabasiko » qui les a hissés au sommet. Mais c’est le titre « Dipita » qui va les révélés au grand public après le départ de Nkeng Stephen, aujourd’hui réalisateur de cinéma. Cependant, depuis la sortie de leur album, K master K n’apparait plus sur aucune des pages sociales du groupe pourtant ce dernier était à fond sur la promotion de leur œuvre musicale à la sortie dudit album.

D’aucuns rappellent que rien n’est éternel, que même les Beatles, le groupe musical le plus mythique et le plus légendaire de tous les temps s’est aussi disloqué.

Luc BIGA

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