vendredi, novembre 22, 2024
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PEOPLE : «Je n’ai même pas pu me battre pour lui »: Francis Ngannou révèle enfin la vérité sur le décès de son fils

Trois mois après le décès tragique de son dernier, qui était seulement âgé de 15 mois, Francis Ngannou s’est ouvert pour la première fois sur les circonstances douloureuses qui ont entouré la perte de son enfant dans un hôpital de l’Arabie Saoudite. Dans une interview émouvante, « The predator » a retracé, avec beaucoup de peine, les événements qui ont conduit au décès de celui qu’il a nommé Kobe, en hommage à la légende du basketball américain, Kobe Bryant, mort lui aussi tragiquement, en janvier 2020.

Une malformation cérébrale non diagnostiquée

Le petit Kobe, âgé de seulement 15 mois, souffrait d’une malformation cérébrale qui n’avait malheureusement pas été détectée malgré plusieurs examens médicaux.

« Mon fils avait 15 mois. Il avait une malformation au niveau du cerveau, quelque chose que nous ne savions pas. Il s’est évanoui deux fois. La première fois au Cameroun et nous l’avions amené à l’hôpital, ils n’avaient rien trouvé. La seconde fois c’était en Arabie Saoudite, on l’a amené à l’hôpital, ils lui ont fait un tas d’examens, l’EEG (électroencéphalogramme) mais pas de radio ni de IRM (imagerie par résonance magnétique). Ils ont révélé qu’il avait un poumon perforé et c’est ce qui mettait pression sur sa poitrine et l’empêchait de respirer ».
Des traitements ont été prescrits et les médecins ont rassuré le Prédateur que ça devait aller et qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter: « …ils ont pensé au début que c’était de l’asthme. J’étais donc confiant, je me disais intérieurement que c’était des médecins professionnels », explique le champion de MMA.

Malgré les assurances des médecins, la situation a pris une tournure tragique :

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« …à peine arrivé à Dubaï, je me suis dit que la vie est belle et qu’elle mérite d’être vécue. Pourquoi ne pas aller à la salle de sport ou en boîte ? Pourtant je ne sors jamais, je ne vais pas en boîte ! », se souvient Ngannou.
Sa sérénité fut cependant de courte durée:
« J’étais sur le vélo et j’ai essayé d’appeler sa mère, mais elle ne décrochait pas. Je voulais parler avec lui à ce moment-là, elle n’a pas pris alors je me suis dit quand je finirai, je vais prendre ma douche, me coucher et l’appeler. Trente minutes plus tard, j’étais sur une machine quand mon téléphone a sonné et c’était mon petit frère qui m’a dit, bro, rien ne va ici à la maison. Kobe ne respire plus. Nous sommes à l’hôpital, ils m’ont mis dehors. J’ai attendu pendant 3 à 4 minutes. J’ai appelé encore et encore, puis j’ai entendu l’infirmière lui dire qu’il est mort! Je suis là, je me demande, qui est mort ? Comment ça il est mort? », relate Ngannou, qui peine à décrire sa douleur.

Entre impuissance et incompréhension

Accablé par le chagrin et l’incompréhension, Ngannou a évoqué les souvenirs indélébiles de l’étroite relation qui le liait à son fils et le sentiment d’impuissance face à la tragédie :

« Cet enfant avait 15 mois, il était plus grand que son âge, il grandissait, il était l’enfant le plus joyeux ! Je croyais rêver, je croyais qu’ils devaient dire que c’est pas vrai ! Je n’ai jamais réalisé cela, j’ai vu des gens perdre leurs enfants, des enfants plus vieux aussi et je me disais que ça devrait être très difficile même si en ce moment là je ne ressentais rien. Et quand ça t’arrive, tu ne sais pas ce que pourrait être ta réaction! Je ne pleure pas, je n’ai jamais pleuré, ça ne m’arrive juste pas! Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que à ce moment, tu n’as pas de raison. Quand tu ressens en toi quelque chose qui te fait profondément mal, tu n’arrives pas à respirer, ça fait mal! C’était un peu ça. Puis tu réalises soudainement qu’un enfant qui n’était pas là il y a deux ans, est devenu la priorité de ta vie. Tu te rends compte que tout ce pourquoi tu stressais, n’avait aucune importance! Il était la seule chose importante, mais il n’est plus là ! »

Francis Ngannou a confié s’être battu toute sa vie pour sa famille ne manque de rien, pour que rien ne les arrache plus comme ça été le cas avec son défunt père. Puis tout d’un coup, son propre enfant, la seule personne qui compte lui, il n’asrien pu faire pour le sauver: « Avant même d’arriver à l’hôpital, il n’était même plus là ! Je n’ai même pas pu me battre pour lui. Je me suis retrouvé impuissant en situation réelle, et ça fait mal, très mal!»

Ngannou se souvient de sa dernière rencontre avec Kobe

« La dernière fois que je l’ai vu, je quittais le Cameroun. je me dirigeais vers l’ascenseur, il était avec mon petit frère. Il ne voulait pas que je parte, il avait tellement signé sur moi au point où il ne voulait pas que je le laisse seul. Il pleurait, mais je suis parti car je savais que j’allais revenir!
Je pouvais l’amener partout, il ne cherchait pas à manger ou à pleurer, tant qu’il était avec moi ça le suffisait. Il marchait à peine mais quand j’entrais dans une pièce, tu n’avais pas besoin de savoir qui est son père, sa réaction disait tout!
Puis tu penses à toutes ces petites choses que tu avais avec lui, tu veux le voir, mais c’est fini…J’aurais pu revenir une dernière fois, passer une dernière journée avec lui, le serrer une dernière fois dans mes bras… »

S’il indique vouloir aller de l’avant, reprendre le fil de son existence et de sa carrière, Francis Ngannou déclare aujourd’hui ne plus avoir peur désormais, de la mort:
« Le plus dur a été de faire l’autopsie ! Car un enfant qui vivait et avec qui tu as parlé hier, aujourd’hui ils parlent de lui couper ci et ça. Mais ça fait du bien de savoir ce qui s’est passé, peut être ça sauvera quelqu’un demain car le mystère planait…Au fond de votre cœur, vous être brisé, vous n’avez plus rien… J’ai toujours aimé la vie, mais je me dis que si je meure, au moins je retrouverai mon fils.
Je n’ai plus peur… »

Ève-Pérec N.BEHALAL

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