Jato Sonita, la jeune chanteuse camerounaise et leader du groupe Forest Children Band (Bande des enfants de la forêt) était face à la presse ce mercredi 28 août 2024 à Yaoundé, en compagnie de son manager Emmanuel Bayong et de sa maman. En pleurs tout au long de ses prises de parole, l’adolescente de 16 ans a confirmé qu’elle avait donné naissance à un fils après un viol, mais que son manager n’était pas l’auteur. Une histoire qui remonte à 2021.
La nouvelle de sa maternité a été révélée pour la première fois sur la toile le vendredi 23 août dernier par le blogueur camerounais Clément Toh. Contacté par un oncle de Jato Sonita, ce dernier lui a confié que sa nièce avait été abusée sexuellement au point de tomber enceinte et que l’auteur n’était autre que son manager, Emmanuel Bayong.
« Bayong Ayma Che aurait mis enceinte la jeune chanteuse camerounaise Jato Sonita ! Elle a donné naissance à un petit garçon, et cette information a été cachée au public… Jato Sonita a quitté Bamenda et réside désormais à Bafoussam avec son père biologique. Après que cette nouvelle ait circulé parmi les membres de sa famille, Bayong a renvoyé sa femme et supprimé tous ses comptes personnels sur Facebook« , avait-on pu lire sur la page de Clément Toh.
Cette révélation de la grossesse de Jato Sonita à l’âge de 16 ans, et l’implication de son manager, a rapidement fait le tour de la toile. Les internautes en majorité en colère ont exigé des explications.
Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 28 août 2024 à Yaoundé, Jato Sonita a relaté les faits :
« Je suis ici pour aborder quelque chose qui est très offensant pour moi et ma famille, pour ma carrière et plus particulièrement pour mon manager.
Il y a eu des rumeurs selon lesquelles j’étais enceinte et mon manager en était responsable. Je ne nie pas le fait que j’étais enceinte. Je nie le fait que mon manager soit responsable.
C’est l’histoire de ma grossesse ;
En 2021, mes camarades de classe et moi sommes allés nager dans un ruisseau voisin. Je suis un ancien élève du CCAST Bambili.
Sachant très bien que ma mère était au courant de la crise en cours (crise anglophone, ndlr), elle m’a interdit d’aller au ruisseau. Nous nagions et tout à coup, nous avons vu des hommes armés habillés de manière décontractée. Ils sont venus au ruisseau et nous ont dit de quitter. Qu’ils voulaient nager.
Quand ils nous ont vu partir, ils sont venus et ont commencé à nous harceler. J’ai été emmenée dans la brousse, où j’ai été violée.
Par peur, je n’ai rien dit à ma mère mais je l’ai dit à ma sœur aînée que j’ai supplié de ne pas dire à ma mère parce que je savais ce qu’elle me ferait. Ma mère est très stricte.
Quelques mois plus tard, j’ai commencé à ressentir des changements. Ma couleur de peau a changé et je suis devenue grosse. Je n’ai pas compris car j’ai commencé à avoir mes règles vers 13 ans.
Après 5 mois, j’ai commencé à ressentir des changements extrêmes. Ma mère me posait des questions.
Mon manager pensait que j’avais changé mon huile…conduite à l’hôpital on a découvert que j’étais enceinte.
Elle était très déçue. J’ai vu ma mère pleurer, en colère, voulant me tuer. Elle m’a demandé pourquoi je lui fais honte. C’est ainsi que je lui ai raconté l’histoire.
Ma mère a décidé de cacher la nouvelle à mon manager.
Un après-midi, mon manager m’a appelé pour me dire que nous avions un entraînement en ville. Il était avec sa femme. Il a dit que nous devions aller quelque part ce soir-là. J’ai dit « d’accord papa ».
Il m’a emmené à l’hôpital et a découvert que j’étais enceinte…Mon manager m’a demandé « Jato, tu veux me tuer » et j’ai dit « non, papa »… ça faisait déjà 7 mois. J’ai accouché à Limbé. Ma mère a décidé de prendre l’enfant et de le donner à sa propre famille.«
Une histoire que ne valide pas le bloggeur Clément Toh qui pense que seul un test d’ADN ou un rapport de police sur le moment où l’incident a eu lieu pourrait disculper totalement le manager Emmanuel Bayong.
Jato Sonita, 16 ans est une jeune chanteuse qui s’est révélée au public grâce à sa voix suave, ses magnifiques reprises des chansons et ses vêtements faits à base de feuilles de bananier.
Maman depuis l’âge de 13 ans, la petite Jato espère compter sur le soutien indéfectible de ses fans pour poursuivre ses études et sa carrière.
Ève-Pérec N.BEHALAL