C’est presque devenu un phénomène de mode au +237 de voir des amis, des familles ou un collectif d’artistes demander des aides par le biais des réseaux sociaux pour les cas de maladie. Ce qui laisse pantois, c’est le fait que les principaux bénéficiaires en soient des personnes à la renommée établie. Comment en est-on arrivé là et que faire pour redonner une image reluisante au statut et la place de l’artiste camerounais ? Des questions qu’a posées la Rédaction de Laura Dave Media à deux hommes de culture camerounais.
Depuis l’avènement des réseaux sociaux au Cameroun, un phénomène a fait son chemin sur la toile : les demandes de levée de fonds pour soutenir une personnalité publique en détresse. Des images et des réactions souvent choquantes sont publiées çà et là, parfois, sans l’accord du concerné. Chacun y va de sa sensibilité, de sa proximité avec le concerné ou de ses convictions pour intenter une action afin de sauver une vie, de peur d’être pris de remord, du fait n’avoir rien fait.
‘’Quand on est face à un problème, la solution n’est pas de pleurer mais de trouver une solution’’. C’est la maxime du manager Tony Mefe, qui a consacré toute sa vie à la gestion de carrières artistiques au sens large du terme. Sa réflexion s’appuie sur le fait que le statut de l’artiste n’est pas pris en compte lors de l’élaboration des politiques culturelles publiques. ‘’Ils devraient donc faire appel à plus de solidarité pour trouver des solutions à la gestion collective de leurs droits, au lieu d’entretenir un chaos, qui ne profite qu’à quelques personnes’’ lance-t-il.
Pour sortir du chaos qui empiète sur la réputation de l’artiste camerounais, il préconise la création ou l’adhésion de chacun à des mutuelles de santé. Car ‘’connaît les problèmes posés en amont, on connait également les solutions proposées à travers des colloques, conférences et ateliers, qui restent malheureusement lettre morte.«
Le promoteur culturel, Dynamik Esso n’est pas allé du dos la cuillère pour mettre à nu ceux dont qu’il considère comme les principaux responsables de la paupérisation de l’artiste au pays de Ekambi Brillant, Manu Dibango, de Richard Bona et autres. Il évoque un ensemble à différent niveau de responsabilité, au premier chef les médias. Pour lui, ‘’l’artiste est une victime des médias radio et télévision qui ne respectent pas les quotas de diffusion ordonné par le ministère en charge de la communication. En ce sens qu’il leur est demandé de jouer 80% des musiques locales et 20% des musiques étrangères. ‘’
Une situation qui a des ramifications dans les snack-bars, lounge et autres night-clubs à travers le pays. En plus, les organes régulateurs ont laissé prospérer la piraterie et l’existence de plusieurs sociétés de gestion des droits auteurs, tout ce qui participe à la dévalorisation de l’artiste dont le rôle dans l’épanouissement d’une société n’est plus à démontrer.
Luc BIGA