Lors d’une récente prédication, le célèbre pasteur congolais Marcello Tunasi a qualifié la consommation de chicha de… péché, s’attirant une avalanche de critiques. Son discours reflète sa position rigide sur les questions de moralité chrétienne..
Connue pour son ton franc et sa fidélité à prôner une morale chrétienne stricte, la voix du pasteur Marcello Tunasi a une fois de plus résonné au-delà des murs de son église. Ce leader spirituel, très suivi en République Démocratique du Congo et ailleurs a récemment suscité un débat animé après avoir tenu des propos fermes sur la consommation de la chicha, qu’il considère comme un acte incompatible avec les valeurs chrétiennes.
Lors de sa prédication, le pasteur n’a pas mâché ses mots : « Prendre la chicha est un péché. Je ne sais pas quel terme utiliser pour désigner ceux qui en consomment, peut-être les « shisheurs ». Sachez que les chisheurs risquent d’aller en enfer, car vous détruisez le temple du Saint-Esprit. Un vrai chrétien ne consomme pas de chicha». https://www.facebook.com/share/r/19PpzTcN4s/
En associant la chicha à une forme de destruction spirituelle, le pasteur Marcelo alerte sur les dangers qu’il perçoit dans ce phénomène, souvent adopté comme un loisir et la démonstration de son appartenance à une classe sociale particulière par de nombreux jeunes.
Ces déclarations ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, suscitant des réactions aussi variées que diverses.
Si certains applaudissent le courage du pasteur à dénoncer cette ‘’tare’’ de la société, d’autres y voient une exagération ou un décalage avec les réalités contemporaines, comme ces réactions sous la publication :
« Le petit frère de Dieu vient d’ajouter un autre péché »,
« Tout est péché sauf ce que lui-même fait. Il est le premier assistant et porte-parole particulier de Dieu et c’est lui qui décide et détermine ce qui est péché et ce qui ne l’est pas »,
« C’est écrit où dans la Bible ? Le Verset s’il vous plaît »,
« Celui-ci finira par dire que même manger c’est un péché » Ou encore : « Faire aussi le BBL est un péché ».
Pour Marcello Tunasi, il n’est pas question de transiger sur les principes bibliques. Le pasteur dit défendre une lecture littérale des Écritures, où le corps est le « temple du Saint-Esprit » qu’il faut préserver de tout vice, qu’il s’agisse d’alcool, de drogue ou, désormais, de chicha.
Considéré comme l’une des figures influentes de l’Église protestante congolaise, Marcelo Tunasi prône une vie de sanctification, exemptée de compromis avec les influences qu’il juge « mondaines« . Bien que cette vision attire une large audience fidèle, elle divise également, notamment parmi les jeunes générations, pour qui la chicha est souvent perçue comme une activité anodine et dépourvue de connotations religieuses.
Loin de chercher à adoucir son discours, le pasteur Tunasi semble déterminé à maintenir le cap : « Nous ne sommes pas appelés à suivre les tendances, mais à être la lumière dans les ténèbres », a-t-il ajouté.
Si la prédication visait à réveiller les consciences, elle aura sans doute réussi, ne serait-ce que par l’écho qu’elle a suscité. Mais elle pose également une question fondamentale : jusqu’où l’Église peut-elle s’opposer aux pratiques populaires sans risquer de perdre son influence auprès des nouvelles générations ?
Le pasteur Marcello Tunasi, lui, semble avoir choisi son camp, et il n’est pas prêt d’en démordre. https://lauradavemedia.com/people-marcelo-tunasi-suscite-la-controverse-en-critiquant-le-poids-des-femmes-mariees/
Rosy Mireille NANJIP