Dans un climat tendu marqué par les polémiques avec l’instance faitière du football camerounais et des débats houleux provoqués au sein de la population et des supporters des Lions Indomptables, le sélectionneur belge Marc Brys ne cesse de faire parler de lui par ses résultats. Arrivé dans une atmosphère électrique, son bilan, pourtant flatteur, suscite autant l’admiration que la controverse.
Des statistiques qui en disent long
Depuis sa prise de fonction, Marc Brys a rapidement marqué les esprits et ce, durant toute la période des éliminatoires de la Can Maroc 2025. Invaincu en 8 rencontres, il a récolté 15 points, avec 5 victoires, 3 matchs nuls, 13 buts inscrits contre 4 encaissés, et un impressionnant taux de possession de balle moyen de 60%. Des statistiques qui, sur le plan sportif, redonnent confiance et espoirs aux supporters des Lions Indomptables.
Sous son magistère, l’on retiendra que le Cameroun s’est qualifié pour la CAN 2025 au Maroc dès la 4ᵉ journée, une première depuis des années où la qualification était souvent une affaire de haute lutte jusqu’à la dernière minute des éliminatoires. Cette performance a également permis au Cameroun de gagner une place au classement FIFA, passant de la 8ᵉ à la 7ᵉ position en Afrique, consolidant ainsi son statut parmi les meilleures équipes du continent. https://www.facebook.com/share/p/1ApE1Ef6Xg/
Cependant…
Son règne à la tète de l’équipe nationale du Cameroun n’est néanmoins pas une vie en rose. Le technicien belge n’est toujours pas en odeur de sainteté avec la grande famille du football camerounais, en occurrence sa hiérarchie directe. Plus d’une fois, Marc Brys a heurté les sensibilités. Ses propos jugés parfois inappropriés lors de certaines interviews et son style perçu souvent comme arrogant ont souvent quelque peu entaché son éloquent bilan et ravivé les critiques, aussi bien chez les supporters que chez certains professionnels des médias et dirigeants sportifs locaux.
Il suffit de tendre son micro dans les rues de Douala pour mesurer l’étendue de la controverse autour du personnage. Au micro de la Rédaction de Laura Dave Media, Mike, le juriste d’affaires, a une vision plus large de l’homme : « Marc Brys a rempli sa première mission. Ça ne peut que nous réjouir, nous, les 30 millions de petits coachs que nous sommes. Il a su nous démontrer que c’est lui le grand coach et nous sommes fiers de l’exploit de qualification sans échec. »
Dans le même élan, Michel, supporters de première heure des Lions, pense que : « Bien que son arrivée ait été beaucoup critiquée, ses nombreux efforts fournis nous ont conduit à lui faire confiance et je lui souhaite beaucoup de courage pour la suite ».
Landry, lui, voit en l’arrivée du sélectionneur belge, une opportunité à capitaliser car c’est « l’homme de la situation qui a pu mettre sur pieds une cohésion de groupe et ses choix tactiques parfois critiquables, sont restés jusqu’ici payant ».
Aristide, ancien footballeur, faisait partie de ceux qui sous-estimaient le sélectionneur belge depuis le début de son arrivée tumultueuse et qui ont changé d’avis, au fil des résultats. Il avait à maintes reprises souhaité la démission du coach : « Marc Brys est l’homme du moment même si les Camerounais pensent qu’il n’est qu’un entraineur de seconde zone. Peu importe ! Il a fait et on a vu ».
L’horizon 2025 : Un test décisif
Avec la Can prochaine qui se tient au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, et les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 en ligne de mire, Marc Brys sait qu’il n’a pas droit à l’erreur. Ses détracteurs, comme ses partisans, attendent de voir si ses choix tactiques audacieux pourront faire l’affaire face aux grandes nations du football africain comme le Maroc, pays organisateur, l’Egypte, l’Algérie, l’Angola, le Sénégal ou encore la Cote d’Ivoire, tenant du titre, d’aucuns estimant que l’équipe n’avait joué en majorité que contre des équipes d’un ranking très inférieur.
Pour les fans comme Laurent, commercial : « Marc Brys a plutôt prouvé qu’il avait des épaules assez larges pour redresser une équipe en crise. Donnons-lui les moyens de travailler c’est tout ».
« L’échéance de 2025 pourra être favorable pour lui, vue la sérénité qui règne actuellement au sein du groupe. Mais qu’il continue à injecter de jeunes joueurs pour rendre l’équipe beaucoup compétitive », pense Bienvenue, moniteur sportif.
Cependant, si Marc Brys est loin de faire l’unanimité, ses résultats offrent un mélange de fierté et d’espoir pour le Cameroun qui rêve de renouer avec les sommets du football mondial, une sixième étoile continentale pourquoi pas, au crépuscule de la Can 2025, comme en 2017, au Gabon. https://lauradavemedia.com/zoom-sur-les-traces-de-marc-brys/
Luc BIGA