Si l’on s’en tient aux récentes sorties musicales qui ont eu lieu au Cameroun et aux différentes réactions d’indignation qui s’en sont suivies, la musique du 237 se porte mal. Certains acteurs culturels y voient une valorisation exagéré de « déchets musicaux » comme l’a récemment qualifié l’ex candidate camerounaise au concours The Voice France, la chanteuse Verushka. Autrefois fierté du Cameroun à l’international, la qualité des productions musicales actuelles reste à désirer. Morceaux choisis des réactions de ‘’People’’ sur le sujet.
Lil Ngono, Grand Barack et Joël la fleur, voici le trio qui fait parler du Cameroun musical depuis quelques jours. Ces artistes aux compositions musicales d’un autre genre ont le vent en poupe depuis. Ils ont tous les trois récemment sortis des titres qui ne font pas seulement danser ceux qui les apprécient, mais suscitent également colère et indignation auprès d’autres mélomanes, qui s’inquiètent de l’avenir de la musique camerounaise au pays des légendes telles que Manu Dibango, Richard Bona, Ekambi Brillant, Arbogaste Mbella Ntonè, Bebey Manga, les Têtes Brulées, pour ne citer que celles-là.
Pour le dernier de cette liste, Joël la fleur, son single qui fait un éloge à un aliment de la gastronomie camerounaise, le bâton de manioc, fait l’objet de débats épineux sur la toile. Certains y voient la promotion de la médiocrité comme Verushka, ancienne candidate à The Voice France. Et elle n’est pas allée avec le dos de la cuillère : » Arrêtez de valoriser les déchets musicaux au Cameroun. C’est même comment avec vous?! ».
Verushka n’est pas la seule qui s’indigne de cette nouvelle forme de musique camerounaise. Le journaliste et présentateur du Journal télévisé de 20h30 sur la chaine nationale Romuald Ntchuisseu Ngock, estime que la promotion des musiques de Lil Ngono, Grand Barack et Joël la fleur « contribue au déclin de la musique camerounaise, au dérèglement de la société et à la décadence des moeurs ».
Une réaction partagée par bon nombre d’internautes à l’exemple du chanteur Koppo, qui dans une publication, signe : « Manu Dibango vient encore de se retourner dans sa tombe … ».
Mais tout le monde n’est pas aligné dans l’indignation. Ces trois artistes ont également leurs avocats défenseur.
Dans un duel de mots dont lui seul a le secret, le journaliste Télesphore MBA Bizo soutient la thèse selon laquelle, ces artistes font de « l’art pour l’art ». Des musiques pour distraire, loin des sujets qui portent sur la politique ou le sport : » Joël la fleur se contente de chanter pour plaire. Il s’agit de l’art pour l’art. C’est une catégorie tout aussi valable que l’art qui ne cherche que des problèmes » a soutenu le grand reporter à la chaine de télévision nationale.
Le blogueur et créateur de contenus web Mathias Mbock réfute l’idée selon laquelle ces trois artistes dépraveraient les mœurs. Il pose d’ailleurs cette question aux détracteurs du célèbre trio : « Chanter le bâton de manioc » contribue t-il à la décadence des mœurs ? Lil Barack demande à sa femme de revenir à la maison. Lil Ngono dit qu’il faut profiter de la vie ».
Le blogueur et critique d’art musical Atome, pense à ce sujet qu’au-delà d’être un phénomène de divertissement, l’on gagnerait à prôner l’éducation à la musique chez les artistes pour éviter certaines bavures.
Plus encore, le patron de « voilà moi consulting » précise que, les médias devraient jouer leur rôle dans la promotion de la vraie musique, celle qui met tout le monde d’accord.
Serge Bonny