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ZOOM : André Marie Tala, 55 ans au service de la musique

Le virtuose de la chanson camerounaise, multi-instrumentiste de génie André Marie Tala, célèbre depuis le 25 octobre dernier ses 55 ans de carrière musicale. A l’occasion de son 74e anniversaire ce mardi 29 octobre 2024, la rédaction de Laura Dave Média, dans le Zoom de cette semaine salue la vie et la carrière de cet homme exceptionnel qui, aveugle depuis l’âge de 15 ans, a cassé les codes du handicap pour inscrire son nom à l’encre indélébile dans les annales de la musique afro-mondiale.

Né le 29 octobre 1950 à Bandjoun dans la région de l’Ouest au Cameroun, André Marie Tala est un chanteur, auteur-compositeur et guitariste camerounais. Orphelin de mère à l’âge de 4 ans, il est éduqué par sa grand-mère, maîtresse de chant traditionnel.
A 10 ans, André Marie Tala intègre le « groupe d’écoliers chrétiens » où il joue du tam-tam.
En 1965, alors que le jeune chanteur est âgé de 15 ans, il perd brutalement la vue suite à un décollement progressif de la rétine, mais cela ne l’empêche pas de prendre son destin en main et poursuivre sa passion pour la musique. Tout au contraire, il apprend la guitare qu’il joue aussi avec des dents et parfois le derrière du dos. Il déclara d’ailleurs ceci dans une interview en 2008 du journaliste Laurent Lejard en 2008: ‘’Je ne connaissais pas le braille. Mais j’avais la passion, j’ai appris la guitare avec des amis. Quand on est jeune, on a une bonne mémoire pour tout retenir, ma cécité ne m’a pas longtemps gêné ».
En 1967, il crée sa première composition avec pour titre « J’AI FAIM« 
https://youtu.be/MSo3ihcK6Ts?si=CU5zktn0GOaajtn9

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Un an après, il rejoint le groupe musical LES ROCK BOYS qui devient LES BLACKS TIGERS. Le groupe constitué de cinq hommes parmi lesquels une autre virtuose de la guitare Sam Fan Thomas, interprètent les premières compositions de Tala, leur leader.
Le succès est immédiat et les ROCK BOYS font des concerts à travers l’Afrique.
Les deux artistes (André Marie Tala et Sam Fan Thomas) signent au cabaret « La paillotte » à Bafoussam. Tala y joue jusqu’en 1971 avant de conquérir Douala, Yaoundé puis Paris, en France où Mister Tala sera accueilli par son compatriote Manu Dibango, de regrettée mémoire.
Il signe avec la maison de production « Decca« , la même qui a produit « Soûl Makossa » de Manu Dibango.
Tala compose alors plusieurs titres dont « Sikati« , « Potaksina » et « Namala Ébolo« . Ses disques sont vendus par milliers.
https://youtu.be/4PSqZcQll3k?si=xC1or9oEYvZpOkBk

En 1973, Tala connaît un succès total avec l’album « Hot Koki« 
https://youtu.be/1oC3bcDSLd4?si=4M09odw9V1MD8uWn
Deux ans plus tard, la chanson est plagiée par la super star américaine James Brown dans son titre ‘’The Hustle’’. L’auteur porte plainte et a gain de cause après quatre années de procès.
S’en suivront une vingtaine d’albums à succès dont « Je vais à Yaoundé ‘, « Bendskin« , ‘’Tala 81« , « Black woman« , « Arabica« , « Mother Africa« , « Notre fille« , « Tu m’as menti« , « Fiesta« , « Super Tchamassi« , « Bendskin beats« , « African Funk expérimental« , « The Best of vol2« , « Sources des Montagnes« , « Trajectoire« …
Dans tous ses albums, Tala André Marie met en avant le Bendskin, un rythme local qui se joue avec des tam-tams qu’il modernise avec des guitares et du Wah-Wah (pédale pour guitare) et le Tchamassi, un melange d’afrobeat et de makossa, créé par lui-même.

RÉCOMPENSES ET DISTINCTIONS

Officier de l’Ordre du Mérite Camerounais en 2014, Officier de l’Ordre de la Valeur du Cameroun en 2016, Commandeur de l’Ordre National de la Valeur en 2022, Tala a glané de nombreux prix de par le monde parmi lesquels le Prix de la jeune chanson francophone à Paris (1978), Prix Charles Hummel décerné en 1980 par la SACEM, Épi d’or-FENAC (Festival National des Arts et de la Culture du Cameroun) en 1998, Meilleur chanteur de variétés pour l’Afrique centrale aux Kora en 2000, pour ne citer que ceux-ci.
Marié et père de plusieurs enfants, André Marie Tala, qui a tenu à garder sa nationalité camerounaise malgré qu’il réside en France depuis de nombreuse années, a mis sur pieds une Fondation éponyme, au travers de laquelle il vient en aide aux démunis et aux non-voyants comme lui, afin de leur donner une chance de réussir dans la vie.

Après Douala le 25 octobre dernier, André Marie Tala, le patriarche de la musique camerounaise, l’homme qui ‘’mange sa guitare’’ ira à Yaoundé, la capitale le 1er novembre prochain pour poursuivre la célébration de ses 55 ans de métier.

Ève-Pérec N.BEHALAL

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