Désormais retrouvez les analyses poignantes de Martin Camus MIMB sur les questions de sport et société.
Pour sa première, arrêt sur la question de recherche du nouveau sélectionneur des Lions Indomptables du football.
“Je ne sais pas pourquoi quand on évoque le sujet, il y a deux choses que les camerounais retrouvent subitement : la lucidité et la mauvaise foi. Depuis qu’il a été annoncé qu’on est à la recherche d’un Sélectionneur, les mêmes refrains hypocrites et calculateurs ont fait surface: ” Il faut faire confiance aux nationaux pour diriger la selection”. Je trouve ce discours totalement irresponsable. Le bon discours est de montrer ces nationaux et leurs références capables de diriger l’équipe, et non évoquer un critère éliminatoire et discriminatoire, pour espérer trouver l’espace parmi les plus faibles. Erickson le suédois a bien dirigé l’équipe nationale d’Angleterre, au pays où on a inventé le football, sans que cela ne soit une humiliation. Ce qui est humiliant, c’est qu’à compétences égales, on choisisse une solution autre. Autant nous crions au racisme quand on refuse de recruter un footballeur africain dans un club européen pour ses origines, autant nous ne devons valider aucun critère discriminatoire par la race ou les origines. La performance est la même partout, et nous camerounais, devons juste nous battre pour montrer aux autres que nous avons la même compétence. Combien d’entraîneurs camerounais ayant même été Sélectionneur pleins sont fiers de devenir adjoints de l’expatrié sans broncher au moins pour sécuriser les primes? La performance ne se constate pas par décret. Elle éclabousse tout. Alors, au lieu de lancer encore le même jeu et espérer que dans le jeu des équilibres ethniques son nom va apparaître, présentez vos CV! Pour aller à la Coupe du Monde 90, on a mis 4 adjoints autour de Nepomniachi, avec exigence que la diversité camerounaise soit représentée: Sadi (Centre), Nyongha(Anglophone ), Kaham (Bamiléké ) Manga (Beti)…En dehors de Nyongha qui a toujours accompagné Claude Leroy exigeance de celui-ci, à chaque fois, on fait le jeu des équilibres sur le banc. Il faut arrêter ce jeu et parler de la compétence. Dans le même temps, il faudrait qu’on arrête cette manie d’occidentaliser la fonction à tous les prix, au point de s’ouvrir à n’importe quel oisif démodé. Les Lions Indomptables veulent un Entraîneur. Un Entraîneur compétent. Les raccourcis de race ou de nationalité sont une arme des faibles. En 1970, Fobete a bien été l’entraîneur en chef de la sélection avec pour adjoint le français Dominique Colona. C’était pas un décret. C’était la compétence. De la même façon que Peter Schnittger, Vladimir Beara, Ridanovic et autres ont posé des bases solides du football Camerounais qui nous réjouissent aujourd’hui. Quand la Compétence prend la parole, elle fait taire tous les bruits autour. Alors arrêtez le Vaudou.”
Prochain stop: La liste de Belinga et retour de certains joueurs.
Martin Camus MIMB
Analyste des questions de sport