Le récent titre de MVP de Joël Embiid en NBA est une illusion d’une amélioration de l’univers du Basketball au Cameroun, pourtant la réalité est moins emballante.

La passion comme caractéristique première du Basketteur camerounais

Le championnat national de Basketball au Cameroun demeure amateur, malgré la multiplicité des clubs, et la programmation régulière des rencontres chaque week-end.
La volonté des jeunes de pratiquer cette discipline et l’apport de quelques mécènes qui mettent sur pied des équipes chez les hommes et les femmes permettent d’avoir ce résultat.


De plus, les équipes des institutions comme les forces armées et polices (FAP) qui arrivent parfois à se qualifier pour la Basketball Africa League(BAL) constituent toutefois une lueur d’espoir dans un environnement où la majorité des joueurs des équipes du championnat n’a pas de véritables salaires.
L’espoir de se faire détecter tôt autour d’une partie à l’instar de Joël Embiid, demeure l’unique rêve auquel les basketteurs s’accrochent au Cameroun.

Un modèle économique pratiquement inexistant

La première entrave à l’idée d’une professionnalisation dans le Basketball au Cameroun c’est le manque de ressources financières.
La fédération camerounaise de basketball a du mal à mettre en place une stratégie efficace permettant d’attirer des annonceurs dans la durée, afin d’accompagner financièrement les équipes.
Par ailleurs, malgré des subventions allouées par le ministère des sports et de l’éducation physique, on ne sent pas une détermination affichée de la part des pouvoirs publics d’accompagner davantage la discipline à travers la construction des parquets dans les municipalités ou encore une enveloppe plus importante au niveau des subventions.
Enfin, l’absence d’une médiatisation accrue des événements tels que le championnat national qui n’a toujours pas de diffuseur accentue la distance qu’il y a entre le basketteur camerounais et le public sportif.


Par conséquent, il faut changer de logiciel pour améliorer la situation ; les champions comme Mbah A Mouthe, Siakam ou Embiid doivent peut-être davantage s’impliquer à travers des camps de basketball qui ont été la porte de sortie pour le Paradis pour bon nombre d’entre eux, et même sur le plan structurel en ayant un regard sur la gestion actuelle de la fédération.
Il est indispensable de rendre les talents attractifs à partir du Cameroun pour facilement les convaincre quand ils explosent plus tard en NBA, de venir jouer pour le Cameroun.


Pour faire bouger les lignes afin de rendre notre championnat professionnel, il faut changer de curseur; ce préalable incombe d’abord à la fédération camerounaise de basketball, en charge de l’implémentation de cette discipline.

GEORGES MBIMBE

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