Au-delà de nous bercer avec de belles sonorités musicales, les artistes Mimie et Krys M sont également des âmes sensibles aux causes sociales. Les deux célébrités de la musique camerounaise sont les nouvelles ambassadrices de l’ONG WildAid pour la campagne de sensibilisation et de préservation du pangolin, une espèce menacée d’extinction, à l’échelle mondiale. Elles ont été présentées au public le 17 octobre dernier lors d’un point de presse de l’organisation.
« Pas de pangolin dans mon assiette »
Le slogan de cette nouvelle campagne lancée par L’ONG WildAid pour protéger les pangolins est assez clair : inviter les populations camerounaises à limiter voire, écarter la viande de pangolin de leur repas. L’espèce est menacée d’extinction au Cameroun. C’est ce qui ressort du discours de la représentante de cette organisation internationale au Cameroun, tenu le 17 octobre dernier face à la presse au club Noah de Yaoundé.
L’engagement des artistes Mimie et Krys M à œuvrer pour la protection du pangolin, vise à sensibiliser le plus grand nombre de citoyens et de Fans sur la nécessité urgente de protéger ces créatures uniques, trop souvent victimes d’un braconnage sauvage et du commerce illégal, comme l’ont fait auparavant les légendes du sport Roger Milla et Rigobert Song, au poste d’ambassadeurs de l’ONG WILDAID. Les nouvelles porte-étendards de cette campagne, sont pleinement motivées à relever ce challenge :
« Ma motivation est de pouvoir prêter ma voix contre le braconnage et l’exploitation de la faune sauvage. Aussi, sensibiliser la population à ne plus exploiter ces animaux protégés », a déclaré la chanteuse Mimie.
Pour Krys M, la patrie et tout ce qui concoure à sa richesse est primordial : « Ce qui m’a fasciné dans le projet est le fait de protéger le patrimoine naturel du pays qui s’associe à ma vision des choses », a martelé l’auteure du titre à succès ‘’A chacun Sa Chance’’.
Bien que considéré comme une espèce protégée, le pangolin fait l’objet de menaces de plus en plus accentuées au Cameroun. Sa consommation par les populations pourrait déboucher sur sa disparition totale. Pour éviter un scénario dramatique, l’ONG WildAid a lancé cette nouvelle campagne de protection et de préservation du pangolin, afin de maintenir l’équilibre de la biodiversité.
« L’objectif de cette campagne de sensibilisation auprès des restaurateurs est de pouvoir inciter et influencer ces derniers à ne plus vendre de viande de pangolins dans leurs restaurants, le pangolin étant une espèce classée dans la catégorie A de la loi faunique. L’objectif c’est vraiment de pouvoir les convaincre, les informer également sur leur responsabilité dans la commercialisation de la viande pangolin et pouvoir les accompagner dans cette action »a fait savoir Jenifer Biffot, représentante de l’Ong au Cameroun.
Face à la gravité du phénomène de disparition des pangolins, le Cameroun s’est doté d’un arsenal juridique plus contraignant afin de dissuader quiconque à procéder à l’utilisation illégale du pangolin. D’après Elias Georges Messina, chef de l’unité juridique du Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), l’article 72 de la Loi N°2024/008 du 24 juillet 2024 portant régime des forêts et de la faune réprime « l’exploitation illégale des espèces intégralement protégées est punie entre 15 à 20 ans de prison et d’une amende de 20 millions à 50 millions de FCFA les auteurs de cet acte criminel »
Si dans le cadre du sondage opéré par WildAid entre 2022 et 2024, on a remarqué une baisse importante de la consommation de la viande de pangolin (près de 60 % des personnes interrogées déclarant avoir été convaincues d’arrêter d’en manger de la viande de pangolin), les ambassadrices Mimie et Krys M comptent apporter leur pierre à l’édifice pour que cesse la consommation de pangolin, en occurrence dans les restaurants camerounais qui proposent de la viande de brousse et des plats traditionnels à leur clientèle. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs déjà donné leur accord pour extirper cette viande de leurs menus.
« Pas de pangolins dans mon assiette » est donc une opportunité pour tous, de réduire la consommation de cette espèce protégée au Cameroun. Une lutte importante pour la préservation de la vie et le maintien d’un écosystème sain et équilibré.