Objet de tous les fantasmes depuis 48 heures, les tensions perçues entre Neymar et Cavani lors de PSG-Lyon, dimanche, n’ont rien d’inattendues. Et c’est le lot inévitable de tout effectif qui veut prétendre régner sur l’Europe.
Le plus surprenant dans cette histoire n’est pas tant de voir deux stars planétaires se disputer une balle de but, mais beaucoup plus de voir le retentissement inédit que l’affaire a pris depuis 48 heures, comme si les tensions de vestiaires dans le football étaient nées au Parc, un soir d’automne 2017. Cavani et Neymar ont des objectifs individuels qui s’entrechoquent ? Quoi de plus surprenant ?
D’un côté, le joueur le plus cher de l’histoire du football, venu à Paris pour mener à bien une quête personnelle : celle d’enfin ravir le titre de meilleur joueur du monde au duo Messi-Ronaldo. De l’autre, un buteur de premier ordre qui, à 30 ans, refuse désormais de mener sa carrière dans l’ombre, après avoir accepté de jouer les seconds rôles à Paris durant les années “Zlatan”. Sauf que sur le terrain, il n’y a qu’un seul ballon et, même si le PSG le confisque généralement à son adversaire, ses stars doivent apprendre à partager.
Que l’affaire Neymar-Cavani mérite d’être contée, analysée même, ne fait l’objet d’aucune contestation. Les théories de la consolidation d’un “clan brésilien” au sein du vestiaire du PSG sont là aussi passionnantes, et méritent même d’être décryptées autant que possible : elles constituent l’une des clés pour comprendre le contexte parisien, qui s’est passablement complexifié avec l’arrivée de Neymar et son “opération Ballon d’Or”.
Reste que pour l’heure, au PSG, évoquer une hypothétique implosion du vestiaire revient à mettre la charrue bien avant les bœufs.
Au lendemain du premier couac du PSG version Neymar, la presse n’a pas manqué sa cible. Sur le terrain, alors qu’il décrochait son sixième succès en six rencontres dimanche soir face à Lyon 2-0, le PSG a – enfin ! montré ses premiers signes de fébrilité. Quelques signes de tension sont indéniablement apparus entre la nouvelle star parisienne et l’expérimenté Cavani, buteur du club visiblement peu disposé à abandonner ses prérogatives sur coups de pieds arrêtés.
Au cours de la rencontre, à deux reprises, les Sud-Américains se disputent des occasions franches de parfaire leurs statistiques : un coup franc bien placé, puis un pénalty. La boîte de Pandore est ouverte. Coup sur coup, L’Équipe, quotidien référence en matière de sport en France, consacre sa une aux deux rivaux : “Un cher succès”, lundi 18 septembre, puis “Le clash”, le lendemain.
C’est fou ce qu’un simple ballon peu causer comme dégât ! Coup sur le prochain coup de pied arrêté du PSG sera sculpter à la loupe et est déjà très attendu.
Yvan Ango.